La voix des non-indépendantistes entendue à l’ONU

Les séances ont eu lieu ces derniers jours au siège des Nations Unies à New York. Les non-indépendantistes qui depuis quelques années maintenant vont pétitionner à l’ONU, étaient représentés par Naïa Watéou et Françoise Suvé. Les violences qui frappent la Nouvelle-Calédonie à l’appel de la CCAT ont été largement évoquées. À l’ONU, devant le comité de décolonisation, Naïa Wateou a porté la voix des Loyalistes. Sans ambiguïté, elle a évoqué la situation terrible vécue par les Calédoniens depuis le 13 mai et bien indiqué la responsabilité de la CCAT et des indépendantistes dans les émeutes et le saccage de la Nouvelle-Calédonie. « Le dégel du corps électoral n’aura été qu’un prétexte, a ainsi déclaré Naïa Watéou. Un prétexte pour tenir et alimenter un discours haineux et enrôler une jeunesse maintenue dans l’ignorance. Ils envoient des jeunes alcoolisés au front pour en faire des martyrs. C’est indigne et honteux. Un prétexte, pour finaliser ce qui est entrepris depuis quelques années maintenant : obliger ceux qui n’adhèrent pas au projet d’indépendance à partir. Et ce, même s’ils sont nés en Calédonie ou s’ils se sentent Calédoniens ».

Pas d’indépendance

Et Naïa Watéou a directement interpellé les membres du C24 et l’ONU dans son ensemble. « En Nouvelle-Calédonie, a-t-elle ainsi déclaré, votre assemblée est utilisée comme caution morale par le président de la frange radicale des indépendantistes, pour justifier leur combat politique et les exactions de ces dernières semaines. Je n’ose croire que l’Organisation des Nations Unies ainsi que ce respectable comité puissent se sentir solidaires de cette situation qui endeuille notre pays. J’interpelle ici cette assemblée dont les fondements résident dans la défense même de la démocratie. Je rappelle humblement que le droit à l’autodétermination des peuples ne peut être mis en œuvre de manière violente et non démocratique, auquel cas, cela viendrait à renier jusqu’aux principes fondamentaux de la charte des Nations Unies et rendre cette démarche d’autodétermination illégitime ». Françoise Suvé pour sa part a rappelé que, contrairement à ce qu’a pu annoncer Daniel Goa, il n’y aurait aucune indépendance de la Nouvelle-Calédonie en 2024, car, a-t-elle dit, “les Calédoniens s’y sont opposés par trois fois sous la supervision des Nations Unies”. Et Françoise Suvé s’est adressée directement aux indépendantistes. “ Il est donc indispensable, a-t-elle déclaré, que l’ensemble des forces politiques indépendantistes légitimes se désolidarisent des actions terroristes de la CCAT et prennent la responsabilité de nous rejoindre à la table des discussions. Ensemble, tâchons de nous hisser à la hauteur de l’histoire pour trouver, comme nos aînés, la voie de la paix et de la coexistence sur notre archipel du Pacifique. Les Calédoniens quelles que soient leurs origines n’ont d’autres choix que de partager cette terre et de bâtir tous ensemble la Calédonie de demain ».

Nicolas Vignoles

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