« On nous a forcés à tirer sur les policiers » : un jeune brise l’omerta face à la justice

Un homme de 18 ans, arrêté à la Vallée-du-Tir et poursuivi en justice pour des violences sur les forces de l’ordre, a levé une partie du voile autour de « l’organisation » des barrages.

Après un mois de révolte, les langues se délient. Si les premières audiences de comparution immédiate laissaient apparaître une certaine omerta parmi les prévenus, un jeune de 18 ans a pris le risque de parler et de briser le silence autour de l’organisation des émeutes qui ont transformé certains quartiers de l’agglomération en champs de ruines. Cet étudiant de Lifou n’a pourtant rien d’un caïd, encore moins d’un commanditaire. « Vous avez compris quelles sont les raisons de ces barrages ? », questionne la présidente. « Non, même pas trop ».

« Les grands nous donnent des ordres »

Interpellé et menotté le 26 mai dernier alors qu’il venait de se réfugier dans un immeuble du quartier de la Vallée-du-Tir (Nouméa), la justice le soupçonne d’avoir utilisé un lance-pierres pour s’en prendre aux policiers alors en « mission de sécurisation » près de la place Constantine. Avec une vingtaine de « jeunes hostiles », le prévenu a mené l’affrontement avec des cailloux et des boulons pour faire reculer les forces de l’ordre. « On ne cherchait pas à les viser », se défend-il maladroitement.

En garde à vue, le jeune homme, inconnu de la justice, a longuement raconté les préparatifs et l’organisation des émeutes qui secouent son quartier. « Ce sont les grands qui nous donnent des ordres, qui nous disent comment faire des barrages. Ils ont entre 25 et 40 ans », témoigne-t-il dans un premier temps. S’il concède être descendu dans la rue « par curiosité » et pour « faire comme les autres », l’étudiant confie qu’un « grand frère de Canala » leur a demandé de tenir « un atelier de fabrication de bibiches », le terme local pour lance-pierres, pour les distribuer ensuite aux émeutiers. Le Drehu assure aujourd’hui que les jeunes ont été « forcés » par « les chefs » de s’en servir contre les policiers. En cas de refus, « on nous a dit qu’on allait ramasser ».

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Jean-Alexis Gallien-Lamarche

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