En Nouvelle-Calédonie, les résultats ne vont pas dans le même sens que les résultats hexagonaux. La liste du parti présidentiel arrive largement en tête, devant le Rassemblement national, au terme d’un scrutin marqué par une abstention tristement historique.
Sur l’ensemble du territoire national, la victoire du Rassemblement national, le parti de Marine Le Pen, est sans appel. Ainsi, la liste portée par Jordan Bardella, déjà député européen depuis cinq ans, est arrivée largement en tête de ces élections européennes avec 31,5% des suffrages exprimés. Loin derrière, la liste du parti présidentiel, portée par Valérie Hayer, a recueilli 14,5% des suffrages, arrivant juste devant la liste de Raphaël Gluksmann (PS-Place publique) avec 14%.
Sur le Caillou, en revanche, les résultats sont bien différents. Les électeurs calédoniens ont plébiscité la politique de la majorité présidentielle. La liste de Valérie Hayer arrivant en tête avec 28,64% des suffrages exprimés sur le territoire. La liste de Jordan Bardella terminant neuf points derrière, avec 21,71% des suffrages. Sans surprise, les listes de droite dominent ici avec Marion Maréchal (16,01%) et François-Xavier Bellamy (12,66%), où l’on retrouvait la Calédonienne Laura Vendegou.
Une abstention historiquement haute
Mais, en Calédonie, le grand vainqueur de ces élections européennes restent l’abstention. Si le scrutin n’a jamais intéressé outre mesure les électeurs du Caillou, cette élection européenne est marquée par une abstention record cette année avec un taux de 86,87%. Soit, 13,13% de participation seulement selon les chiffres communiqués par le Haut-commissariat.
Des chiffres qui peuvent aisément s’expliquer par la crise insurrectionnelle, alors que la Nouvelle-Calédonie débute une cinquième semaine sous haute tension. En 2019, le taux de participation était de 18,57% des 209 832 électeurs. Cinq ans plus tôt, en 2014, 26,21% des Calédoniens avaient tout de même fait le déplacement dans les bureaux de vote.
Dissolution de l’Assemblée nationale
Ces élections européennes, marquées par la large victoire du Rassemblement national, ont des conséquences directes pour la vie politique française. Emmanuel Macron a en effet annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Alors que les prochaines élections législatives devaient avoir lieu en 2027, dans la foulée de l’élection présidentielle, le chef de l’Etat a décidé de convoquer un scrutin anticipé dès la fin juin. “Après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale”, a déclaré le chef de l’État dans son allocution. L’issue du scrutin européen “n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe, a-t-il martelé. La montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation mais aussi pour notre Europe, pour la place de la France en Europe et dans le monde.”
Les électeurs français, donc aussi les électeurs calédoniens, seront appelés à voter pour de nouveaux députés : le premier tour aura lieu le dimanche 30 juin, le second tour sera organisé 7 juillet.