Dans un communiqué publié tard hier soir, quelques heures après le journal télévisé de 19 h 30 de Nouvelle-Calédonie La 1ère, l’intergroupe Les Loyalistes – Le Rassemblement dénonce vigoureusement le traitement, fait par la chaîne, d’un sujet relatant une altercation survenue samedi soir dans le quartier de Tuband, à Nouméa.
Il est reproché à NC La 1ère d’avoir « diffusé un reportage à charge contre les voisins vigilants du quartier de Tuband, en ciblant particulièrement Gil Brial, vice-président de la province Sud et membre du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Les faits rapportés lors de ce reportage ne correspondent pas à la réalité », est-il écrit dans le communiqué.
Pour rappel, le reportage relatait que pour une raison indéterminée, le ton serait monté entre un policier en civil et hors service, Mélanésien, qui marchait pendant la période du couvre-feu, et des voisins vigilants protégeant leur quartier afin d’éviter l’intrusion d’émeutiers.
« Alcoolisé et proférant des insultes »
Selon l’intergroupe Les Loyalistes – Le Rassemblement, « le policier adjoint concerné a volontairement insulté les voisins vigilants, tentant délibérément de leur tendre un piège » .
La suite ? « Devant l’agressivité de ce policier en civil, alcoolisé et proférant des insultes, les voisins vigilants ont agi avec retenue et sang-froid en le ceinturant dans l’attente de l’arrivée de la police. »
Les deux phrases suivantes avancent des faits qui, s’ils étaient confirmés, seraient d’une grande gravité. « Arrivée rapide puisque, non pas une, ni deux, mais trois patrouilles ont alors débarqué. Prévenues en avance par ce policier adjoint, ces patrouilles sont arrivées dans la minute, confirmant l’hypothèse d’un piège tendu et laissant à penser que certains agents de la Police nationale trahissent leur mission de service public au profit de leurs idéaux politiques et au mépris de l’intérêt des Calédoniens. »
« Mise en danger »
Dans le communiqué, il est vigoureusement dénoncé le fait de pointer du doigt Gil Brial, « alors que son implication dans cette altercation n’est pas confirmée par les autorités judiciaires à ce stade ».
Ainsi, « dans un contexte social tendu, alors que les journalistes sont au courant des menaces qui pèsent sur les personnalités publiques, des accusations infondées de la sorte sont d’une grande irresponsabilité. Face aux nombreuses menaces qui ciblent Gil Brial depuis la diffusion de ce reportage, nous considérons que NC 1ère est directement responsable de sa mise en danger et qu’elle sera complice de toutes les actions réalisées contre sa personne, ses proches ou ses biens », est-il ajouté.
« Nouvel organe de presse de la CCAT »
« Nous sommes également surpris », poursuit l’intergroupe, « de la grande discrétion dont a fait preuve NC 1ère quant à l’identité du policier adjoint concerné », qui porterait le « même nom que Dominique Fochi, coleader de la CCAT avec Christian Tein ».
Les élus Loyalistes et du Rassemblement disent s’interroger « sur les pratiques de certains agents de la Police nationale qui confondent leur mission de service public avec un combat politique pro-indépendantiste. Un point commun », taclent violemment les élus, « qu’ils partagent avec NC 1ère, nouvel organe de presse de la CCAT, qui ne manque pas de couvrir les erreurs des policiers indépendantistes ».
« Information déformée et partisane »
Les Loyalites et Le Rassemblement ne cachent pas leur colère. « Nous condamnons une nouvelle fois les méthodes de NC 1ère, devenue spécialiste de la transformation de la vérité. En tordant la réalité afin de caricaturer les voisins vigilants, en mettant directement en danger un élu et en couvrant les errances de policiers indépendantistes, NC 1ère manque à son devoir de service public et propose une information déformée et partisane », estiment les élus. « Nous avons toute confiance en la justice pour tirer cette affaire au clair et la traiter avec la plus grande neutralité. »
Selon les informations donnés mardi soir par Nouvelle-Calédonie La 1ère, la victime, qui a porté plainte, a été blessée au bras et à la jambe. Le procureur de la République a confirmé qu’une enquête a été ouverte.