Un chargement de minerai à Népoui et un autre à Koumac ont eu lieu ces deux derniers jours, à destination de l’usine de Doniambo, à Nouméa, tournant à bas régime depuis trois semaines.
Depuis le début de la crise insurrectionnelle qui frappe la Calédonie depuis le 13 mai, « l’usine pyrométallurgique de Doniambo est contrainte dans la gestion de ses stocks de minerais », lesquels « atteignent des niveaux critiques », explique-t-on à la Société Le Nickel. En cause : des centres miniers à l’arrêt et « cibles répétées d’exactions successives, intrusions, vols de carburants, pillages des magasins, destruction des structures et engins ». Rappelons que « deux des quatre centres miniers » de la SLN « subissaient déjà de fortes contraintes de blocage depuis le 4 avril ».
« Dans ce contexte de forte contrainte, la direction de la SLN, ses équipes engagées, ses syndicats et ses parties intéressées tentent de sauver l’outil industriel. Ils se mobilisent pour assurer la viabilité de ses fours », est-il encore précisé, « en les maintenant en température ». Leur puissance a été largement diminuée. En cas d’arrêt, ils risquent d’être irrémédiablement endommagés. L’enjeu est majeur. Principale préoccupation : assurer « la reprise au plus tôt du réapprovisionnement, intégrant dans la foulée la production de minerai depuis les mines car les stocks prêts à être chargés, à part sur Thio, sont tous très bas », expliquait-on dans le week-end.
« Une semaine de consommation »
La situation s’est légèrement détendue depuis quarante-huit heures. Dans un courrier envoyé aux salariés ce lundi, le nouveau directeur général, Guillaume Kurek, se félicite de « premiers chargements de minerai pour Doniambo depuis plus de vingt jours ». Dimanche, « un chargement de minerai a débuté sur Népoui et depuis ce matin un minéralier est également en chargement à Koumac (Karembe / Etoile du Nord) », écrit-il. « Les tonnages ainsi chargés apporteront l’équivalent d’une semaine de consommation pour l’usine de Doniambo. »
Le successeur de Jérôme Fabre ajoute que « d’autres séquences d’approvisionnement doivent impérativement se poursuivre dans les jours qui viennent. C’est en ce sens que le roulage de minerai a débuté sur Tiébaghi afin de reconstituer un stock au bord de mer. »
Le directeur général de SLN revient ensuite sur la situation de Népoui, où un incendie a eu lieu dans le week-end. « Ces avancées ont été rendues possibles par la très forte mobilisation des salariés et riverains. En effet, sans les habitants mobilisés lors de l’extinction de l’incendie, les dégâts auraient pu être bien plus graves et, par la suite, c’est l’engagement des équipes SLN et sous-traitantes qui a été remarquable, permettant de relancer le chargement moins de douze heures après l’incendie. La direction tient à saluer et remercier les acteurs de cette mobilisation importante au soutien de la SLN. Cette dynamique de reprise des roulages et des chargements doit se maintenir en continu pour sécuriser l’approvisionnement de l’usine. Il est important de rappeler qu’à la puissance de sécurité actuelle, l’usine consomme l’équivalent d’un bateau tous les trois à quatre jours ! Tous mobilisés ! », conclut Guillaume Kurek.
Anthony Fillet