A Nouville, une solidarité sur le campus universitaire

Jusqu’à la semaine dernière, où le barrage de Nouville a été libéré par les forces de l’ordre, quelque 120 étudiants se sont retrouvés isolés du reste de Nouméa en raison des émeutes. Sur le campus, ils ont pu compter les uns sur les autres, sur l’aide des habitants et sur des dons de l’extérieur.

Alors que le barrage de Nouville a été déblayé vendredi dernier, les étudiants, jusqu’alors bloqués sur la presqu’île, se sont retrouvés complètement isolés du reste de Nouméa. Une situation exceptionnelle durant laquelle les quelque 120 résidents du campus universitaire ont dû organiser leur quotidien complètement différemment de d’habitude. “Les premières nuits, on a planifié entre nous pour faire des rondes, témoigne Ilona, étudiante en master à l’UNC. Maintenant que les vigiles sont de retour, on a un couvre-feu sur le campus à 22 heures jusqu’à 6 heures. Personne en dehors des chambres.” Durant ces premières nuits justement, un feu s’est déclenché sur le campus, qui a dû être éteint par les universitaires.

Solidarité entre les étudiants et les résidents

Pour autant, Ilona affirme ne s’être jamais senti réellement en danger. “On n’est pas les plus exposés, les étudiants ne sont pas visés, ça n’aurait aucun sens”, conclut-elle. Une opinion partagée par Gilda, tout juste diplômée d’un master en physique-chimie, qui estime que c’est aussi en partie grâce aux actions des résidents de Nouville que la sécurité a pu être maintenue. “Les habitants nous aident énormément pour tout ce qui est protection de l’université, il y a un petit groupe par exemple qui surveille l’entrée, et ils font en sorte que les voitures volées ne viennent pas jusqu’à nous”.

Pour ce qui est des cours, les élèves sont complètement dépendants de ce qu’organisent leurs formateurs. “Il y a certaines classes où certains professeurs ont directement mis en place des cours en visioconférence, témoigne Ilona. D’autres font quelques exercices, d’autres n’ont rien du tout.” Donc, pour faire passer le temps la journée, les universitaires traînent sur le campus, se rejoignent pour faire des jeux… “Heureusement, il y a une grosse solidarité entre nous”, félicite Ilona.

Aide alimentaire et psychologique

Et effectivement sur le campus, l’entraide est de mise. Gilda, par exemple, a fait le choix de ne pas rentrer chez elle pour aider les autres étudiants. “Il y a eu un rapatriement pour le Nord là où j’habite, mais j’ai décidé de rester pour me rendre utile, explique-t-elle. J’aide pour passer les informations. Je suis le passage de l’université aux étudiants, pour tout ce qui est sécurité, ravitaillements…” Aujourd’hui, la jeune femme participe à la distribution de nourriture pour les autres résidents universitaires. “On a le droit à un plat chaud et un dessert à chaque distribution”, témoigne Ilona qui est venue chercher de quoi manger, comme une vingtaine d’autres jeunes.

Et des actions comme celle-ci sont nécessaires, parce que beaucoup d’étudiants ne peuvent pas aller en ville pour faire des courses. “On m’envoie beaucoup de messages pour dire qu’il n’y a plus de nourriture, explique Gilda. Heureusement, on n’est pas tout seul. On reçoit beaucoup de dons des familles d’étudiants, on a récupéré des vivres grâce à la douane, My Shop et on a Miss Fortune notamment qui a fait un appel aux dons sur l’Anse-Vata. On reçoit aussi beaucoup d’aide alimentaire de la part des habitants de Nouville et des squats. Il y a une vraie cohésion avec eux.”

Dans la même optique de soutenir ses étudiants, la direction de l’université s’est aussi engagée dans l’accompagnement psychologique de ses élèves. “Pour ce qui est des difficultés mentales, on a la maison de l’étudiant qui a mis en place des rendez-vous avec des psychologues en visio”, explique Gilda.

Loris Castaing

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