Le président de la République arrivera dans la nuit de mercredi à jeudi. Il y restera une journée. Une visite surprise pour tenter de mettre fin à la crise.
Bis repetita ? Les anciens se souviennent du voyage express effectué presque dans les mêmes circonstances par François Mitterrand pendant les Evènements, en 1985. Il en avait fait l’annonce au journal télévisé d’Antenne 2 à l’époque: « est-ce que vous iriez jusqu’à aller en Nouvelle-Calédonie ? » lui avait demandé Christine Ockrent. « Mais oui, Madame », avait-il répondu. « Peut-on savoir quand ? » « Demain. » « Demain jeudi ? » « Demain jeudi ».
Cette fois c’est en Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a surpris son monde.
Un acte fort
Dans l’entourage du président on précise que cette visite est « un acte fort destiné à faire comprendre l’attachement de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie ». De même, selon certaines sources, à Nouméa Emmanuel Macron exprimera « sa solidarité avec les Calédoniens » et son soutien aux forces de l’ordre. Le chef de l’Etat n’arrive pas seul, il est accompagné du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, du ministre des Armées Sébastien Lecornu et de la ministre des Outre-mer Marie Guévenoux. Mais que va-t-il dire et que va-t-il faire? C’est toute la question. Va-t-il annoncer le report de la réunion du Congrès qu’il avait lui-même fixée à fin juin, et qu’en est-il de la « mission du dialogue » réclamée par certains, aucune précision n’a été apporté sur ces points par l’Elysée. Tout porte à croire que le président de la République mise sur une sorte d’électrochoc, pour relancer le dialogue entre élus calédoniens, un dialogue qu’il n’était pas parvenu à relancer lorsque son invitation à une visioconférence entre tous avait été rejetée par les indépendantistes. Mais se posera également la question, outre celle du retour à l’ordre républicain qui n’est toujours pas rétabli, de la reconstruction. Cette visite permettra aussi au chef de l’Etat de se rendre compte de l’ampleur des destructions et du climat dans lequel vivent les Calédoniens depuis maintenant plus d’une semaine.
N.V.