Pour faire face aux nombreuses rumeurs et fausses informations qui circulent depuis le début des émeutes sur les réseaux sociaux, Louis Le Franc, accompagné notamment par le procureur de la République Yves Dupas et par le procureur général Bruno Dallès, a tenu à faire le point face aux médias. Voici ce qu’il faut retenir.
Le bilan reste à 6 morts
“Il nous paraissait important de rétablir la vérité sur tout ce qu’on entend en matière de rumeurs sur les morts et les blessés depuis le début de la semaine dernière, a débuté le Haussaire. Je veux dire, d’emblée, qu’il y a eu six morts, dont deux gendarmes tués, l’un par accident, l’autre par un tir dont l’auteur n’a toujours pas été identifié.”
Trois policiers de la BAC ont été également lourdement blessés la semaine dernière, et ont été “évasanés vers Paris”. “Ils ont été grièvement blessés, à la jambe, à la tête et aux yeux, dans le cadre d’une opération sur un cambriolage d’une armurerie. Ils sont pris en charge par les services hospitaliers d’un hôpital parisien”, a précisé le représentant de l’Etat sur le territoire. “On entend beaucoup de choses, mais la réalité des chiffres, c’est celle que je viens de donner”, a-t-il encore déclaré. “Toutes les informations qui font état d’autres morts sont de fausses informations. Il faut que les Calédoniens le comprennent”, a abondé Yves Dupas.
269 gardes à vue
Le procureur de la République, Yves Dupas, a de son côté donné des chiffres actualisés concernant les procédures judiciaires : ”269 gardes à vue, 35 déferrements, 17 mandats de dépôt et 2 écrous sur décision du parquet depuis le 12 mai pour des infractions en lien direct avec les émeutes”.
Des détenus transférés
Face à certains journalistes métropolitains, Louis Le Franc a également rappelé que la Nouvelle-Calédonie possédait deux prisons, à Nouméa et à Koné. “Toutes les personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation pénale et qui ont été incarcérées se trouvent dans une de ses deux prisons et pas ailleurs”, a-t-il déclaré. “Un certain nombre d’opérations de transfert sont intervenues vers Koné, d’autres ont été transférées vers la Métropole. Mais il n’y a pas d’autres structures de détention. Là encore, les réseaux sociaux alimentent de fausses informations”, développe Yves Dupas
Quel est leur profil des détenus transférés vers l’hexagone ? ”Je ne peux pas donner davantage de précisions à ce stade”, a-t-il répondu.
Des émeutiers drogués ?
Au sujet du témoignage d’un personnel médical ayant largement été partagé sur les réseaux sociaux ces dernières heures, où il explique que des jeunes émeutiers lui ont confié recevoir de la part des plus âgés des pilules blanches qui pourraient être de la méthamphétamine, Yves Dupas a dit ceci : ”Nous avons eu l’information, nous la travaillons”.
Sur les assignations à résidence
Enfin, concernant les personnes assignées à résidence sur décision administrative, des membres de la CCAT, le Haut-commissaire a précisé que cette mesure ne se fait ”pas forcément au domicile’‘ : ”c’est une résidence”, donc cela peut être ailleurs que chez soi. Chaque personne concernée, ”ce qu’elle doit faire c’est de ne pas sortir de la résidence, ou alors si elle le fait, le faire en liaison étroite” avec les autorités. ”Rien d’autre.’‘ Les personnes ont donc l’autorisation de communiquer sur les réseaux sociaux. En faisant un tour rapide sur les profils Facebook de certains radicaux jusque-là très actifs, on constate qu’ils sont silencieux depuis quelques jours. Ce serait donc par choix.
Claire Gaveau et Anthony Fillet