Justine Bénin, coordinatrice interministérielle, tout juste arrivée de Wallis-et-Futuna, poursuit sa visite des territoires d’Outre-mer, dans le cadre de la rédaction de son rapport ministériel qui présentera toutes les actions mises en place contre les violences conjugales.
Hier, la coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer a visité le centre de réinsertion des auteurs de violences intrafamiliales (RAVIF) à Nouméa, en compagnie d’Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement chargée de la lutte contre les violences conjugales, du procureur Yves Dupas, du président du centre Philippe Palombo, de Ludovic Fels, directeur du centre et de Pétélo Sao, président de la SIC.
Un centre expérimental en Nouvelle-Calédonie
Si depuis le Grenelle en 2019, l’action est centrée principalement sur les victimes et leur parcours, c’est au tour des auteurs de violences intrafamiliales (VIF) d’être accompagnés. Justine Bénin a visité les locaux qui accueilleront prochainement une dizaine de pensionnaires inscrits dans une procédure judiciaire à la suite de violences commises sur leur conjointe. Si le dispositif ne lui est pas inconnu, c’est une grande première en Nouvelle-Calédonie. Philippe Palombo a précisé à propos de sa venue : « Elle connaît particulièrement ce genre de structure en Outre-mer, en particulier en Guadeloupe. Nous avions des échanges sur les façons d’opérer puisque pour nous c’était un outil expérimental ».
L’ancien foyer de jeunes travailleurs, mis à disposition par la SIC et rénové grâce au financement de la province Sud, se présente comme une alternative pour des auteurs de VIF. Ils effectueront un stage d’une durée maximum de six mois et seront à l’extérieur la journée pour exercer leur emploi. Outre leur travail, ils auront pour obligation de suivre des stages de sensibilisation sur les addictions, la gestion de leurs émotions, de la violence, avec des rappels à la loi. L’objectif est de provoquer un déclic chez eux pour les faire réfléchir sur leurs actes. Dans d’autres pays, le taux de récidive passe de 50% à 13% grâce à de type de dispositif.
Une opportunité de mutualiser les moyens de lutte contre les VIF
Si le programme complet de la coordinatrice n’est pas encore connu, tous les acteurs du projet et de la politique territoriale menée contre les VIF, s’accordent à dire que sa venue est bénéfique. Elle apporte son expertise tout en découvrant les nombreuses actions initiées par le gouvernement. Actuellement, tous les acteurs tels que les provinces, le gouvernement, l’État, les communes, les bailleurs sociaux et les associations mènent une lutte acharnée contre les violences commises au sein des foyers. Justine Bénin au travers de ses visites pourra appréhender le fonctionnement du millefeuille institutionnel calédonien. Son expertise contribuera à une amélioration de la coordination des partenaires, ainsi qu’à une mutualisation des moyens pour poursuivre la lutte contre les violences faites aux femmes.