Comment l’armée tisse des liens en tribu

Avant d’achever son séjour au sein de la tribu Lewarap – Wérap, à Hienghène, une section du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC) a eu la visite du général de brigade Yann Latil, commandant supérieur des Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC).

Le départ était donné à 8 heures à l’aéroport de Magenta. Le général de brigade Yann Latil, le Commandant de la zone maritime de Nouvelle-Calédonie Denis Camelin ainsi que le membre du gouvernement Adolphe Digoué ont embarqué à bord du CASA, à destination de Hienghène. Une fois sur la Côte Est, un bus a emmené les officiels jusqu’à la tribu Lewarap – Wérap afin d’y retrouver une section du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC).

Cette section achevait, vendredi, une semaine d’immersion sur ces terres de Hienghène. Créées à l’initiative du RIMAP-NC en 1999, la cellule brousse et la Tournée en Province, ont pour mission de faire la liaison entre les autorités militaires et les autorités coutumières. Un temps, loin de la caserne, qui permet aux soldats de comprendre la culture locale, là où ils sont déployés. En échange de services, ils sont hébergés.

« C’est passé trop vite »

Après la traditionnelle coutume entre le petit-chef et le général Yann Latil, le Lieutenant Eberle, du 152e Régiment d’infanterie de Colmar, a pu mettre en avant le travail réalisé par sa section depuis lundi : de la maçonnerie, de l’entretien, de la découpe d’arbre. Bilan positif. « Tout s’est très bien passé. C’est même passé trop vite. On aurait aimé faire plus, même si on a abattu tout le travail demandé. Cela nous a permis de couper avec la vie qu’on a l’habitude d’avoir. On va chercher le bois pour avoir du feu, le feu qui nous sert à manger, et manger pour aller chercher l’eau à la rivière », raconte-t-il. Des journées qui restent bien rythmées, sous les ordres des locaux.

« Certains militaires sont en cuisine pour donner un coup de main pendant qu’une autre équipe est de corvée de bois. Après, on réalise les travaux dans les différentes zones de la tribu indiquées par le petit-chef qui nous dit ce qu’il attend de nous », poursuit-il. Le petit-chef de la tribu Lewarap – Wérap, qui a préféré taire son prénom et son nom, recevait une section du RIMAP-NC pour la quatrième fois. Une semaine qui était « top ». « Cela m’arrange pour le travail et les constructions, car nous n’avons pas de moyens », explique-t-il.

Une démonstration

La journée du général Yann Latil s’est poursuivie en mer pour embarquer à bord du d’Entrecasteaux. A l’occasion, le maire de Hienghène, Bernard Ouillate, et un membre du Haut-commissariat, se sont joints à l’équipage. Ce navire de 2016, habituellement basé à Nouméa, est en mission de mise à jour de site amphibie : toutes les actions de la mer vers la terre. La Marine Nationale, à bord pour un peu plus de trois semaines sous le commandement du capitaine Chanteau, met à jour des points de débarquement en cas d’évacuation de personnes ou d’apport de matériel. Ce bâtiment a également pour mission d’assurer la surveillance militaire et l’Action de l’Etat en Mer (AEM). Il est notamment équipé de deux chaluts pour ramasser les hydrocarbures polluants.


Une coordination indispensable en mer

Le commissaire Joachim Vaillant, du bureau de l’AEM, est revenu sur le rôle de l’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile (ORSEC), qui gère la réponse de tous les pouvoirs publics lors de différents événements aussi bien sur terre que sur mer. L’objectif est de coordonner tout le monde pour pouvoir agir efficacement et faire face à une éventuelle crise. L’an dernier, le COSS, centre de sauvetage de Nouméa, a recensé 315 opérations ORSEC. Ce qui représente une centaine de personnes secourues et quelque 300 assistées.

Trois types d’opération

Il a rappelé les trois grands types d’opération qui ont lieu : le search and rescue concernant les personnes pour qui la vie est en danger, l’assistance à navire en difficulté, avant que la vie ne soit en danger, et la lutte contre les pollutions en mer, à l’image du Kea Trader, porte-conteneurs d’une compagnie britannique qui s’était échoué sur le récif. Deux centres opérationnels, le COSS NC et le centre opérationnel des armées sont fonctionnels 24h/24, mais seule l’armée à des moyens anti-pollution. Les différents stades d’opération sont : une permanence avec des équipes qui tournent en niveau 1, une équipe de gestion d’incident envoyée sur place en niveau, un soutien de la Métropole et éventuellement d’entreprise privée en niveau 3. L’ORSEC dépend également des citoyens, qui peuvent donner l’alerte s’ils voient quelque chose d’anormal en mer en appelant le 16.

Démonstration anti-pollution en mer.
La section du RIMAP-NC a passé une semaine en tribu.
Démonstration anti-pollution à bord.
Le général de brigade Yann Latil en discussion avec le petit-chef de la tribu.


Eloi Coupry

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