Ce mercredi marquait la fête de l’Aïd el-Fitr, pour les musulmans de Nouvelle-Calédonie et d’ailleurs. A la mosquée de Nouméa, ils sont venus en nombre, célébrer la fin du ramadan. Une matinée rimant avec partage, prières et communion.
Après vingt-neuf jours de jeûne, ils sont arrivés de plusieurs communes avoisinant la capitale pour célébrer l’Aïd el-Fitr à la Mosquée de Nouméa, mercredi matin. Vêtus de leurs plus belles tenues, un grand nombre de musulmans ont débuté, dès 8 heures, la traditionnelle « prière de l’Aïd ». Clôturant officiellement le mois du ramadan, celle-ci est prononcée afin de « remercier Dieu de nous avoir gardé en bonne santé pendant cette période », explique Noura.
Il y a quelques jours, cette mère de famille a introduit la fin de son ramadan avec la Zakat al-fitr. Une sorte d’aumône, donnée aux personnes dans le besoin. « L’idée, c’est de faire preuve de solidarité en donnant 1000 francs (par personne), sous forme de nourriture, de produits d’hygiène – ou autre – quelque temps avant l’Aïd. Nous, nous l’avons envoyé à notre famille en Tunisie, mais on peut très bien le donner à des personnes démunies sur Nouméa », précise celle-ci.
Un rendez-vous incontournable
Assise à ses côtés, dans la pièce réservée aux femmes au sein de la mosquée, sa fille, Selda, 10 ans, assiste elle aussi à la prière, tout en gardant un œil attentif sur son téléphone, où elle se cultive sur l’islam via une application. « Elle fait comme moi à son âge. J’ai grandi dans la religion, et j’ai commencé à appliquer et à respecter certaines choses progressivement. Aujourd’hui, elle a souhaité faire la prière et porter le hijab, mais c’est sa volonté, je la laisse libre de décider », partage Noura.
Si les musulmans sont présents en nombre au sein de la salle de prière, c’est néanmoins en sortant de celle-ci – pour s’attabler et rompre officiellement le jeûne – que l’on prend conscience de l’importance de cette fête. Rien d’anormal à cela, puisque « en temps normal, les gens sont un peu éparpillés partout, et n’ont pas forcément le temps de venir à la Mosquée, avec leur travail et leurs activités. Mais le jour de l’Aïd, c’est vraiment un jour de communion, où un maximum de personnes se retrouvent », décrit Abdel.
Le plein de cadeaux
Après cette date, dans deux mois, les familles se réuniront une nouvelle fois afin de marquer l’Aïd el-Kebir, ou « la grande fête » (a contrario de l’Aïd el-Fitr, qualifiée comme étant « la petite fête »). Un rendez-vous durant lequel une bête – normalement un mouton – sera égorgée. Dans le coran, « cela commémore le moment où Abraham a voulu sacrifier son fils Ismaël pour prouver sa foi à Dieu. Voyant qu’il était prêt à le faire, il lui a envoyé un mouton, à la place », raconte Noura.
Mais, en attendant cette date, dans l’immédiat, les enfants font le plein de cadeaux. Car « l’Aïd, chez nous, c’est un peu l’équivalent de Noël », explique Noura. On ne fête pas Noël, en revanche, durant l’Aïd, les enfants reçoivent des cadeaux de la part des adultes. Donc là, normalement, après la mosquée, on fera quelques magasins avec mes enfants et ils choisiront ce qu’ils veulent », sourit-elle.
Nikita Hoffmann