C’est ce mercredi que le pacte nickel sera examiné au Congrès, et que les élus devront ou non habiliter Louis Mapou à le voter.
Du pacte nickel, il devait également être question hier au Congrès, dont les élus avaient été convoqués en séance plénière. Et finalement, cette session, appelée à se tenir à huis-clos, a été annulée au dernier moment. Sans doute parce que les élus Loyalistes et Rassemblement ne comptaient pas y siéger, et que la plupart des élus indépendantistes participaient à la manifestation de la CCAT. Du coup, la séance plénière n’a pas permis aux élus de poursuivre leur « travaux » sur le pacte nickel.
Mais aujourd’hui, à partir de 13h30, les élus vont devoir enfin se prononcer pour ou contre le pacte nickel et, en fonction de leur vote, habiliter ou non le président du gouvernement à le signer. L’UNI-Palika et Calédonie Ensemble ont déjà exprimé leur opposition au pacte, les uns parce qu’il est en contradiction avec le doctrine-nickel, les autres parce que le pacte prévoit une participation de la Nouvelle-Calédonie au soutien des usines métallurgiques à hauteur de 8 milliards. A l’Union Calédonienne, les positions sont divergentes. Si Gilbert Tuyienon, maire d’une commune minière, se dit plutôt favorable au pacte, le président de l’UC Daniel Goa ne cache pas son opposition. Pour leur part les élus Loyalistes et Rassemblement sont d’ardents défenseurs du pacte nickel.
Signé ou pas signé
Dans le contexte actuel, et au lendemain de la grande manifestation de la CCAT, il est certain que la non-signature du pacte nickel prendrait une importance plus ample encore. La SLN et PRNC entre autres, espèrent que le Congrès donnera son aval à la signature, mais entre politique, économique, et idéologie, rien ne dit qu’il sera effectivement signé. Reste à savoir quelle sera l’attitude de l’État si le Congrès de la Nouvelle-Calédonie rejette sa proposition d’aide. L’État jettera-t-il l’éponge et abandonnera-t-il les usines métallurgiques à un sort que l’on sait funeste, où fera-t-il alors une autre proposition ? Le gouvernement, et surtout le ministre de l’Économie et des Finances, ne sont pas dans cette disposition d’esprit. Ce n’est pas par hasard que Bruno Le Maire a fait dire à l’Assemblée, à une question du député Nicolas Metzdorf, « pas de pacte, pas de repreneur ». La séance du Congrès de cet après-midi est donc capitale pour l’avenir de la filière nickel, et chacun des groupes politiques devra prendre et assumer ses responsabilités.
Nicolas Vignoles