Il y a trois semaines et demi, un homme a mis à rude épreuve les nerfs d’une patrouille de gendarmerie. Il était jugé hier matin à Nouméa.
La présidente du tribunal correctionnel, Hélène Gaillet, a du souffle. Heureusement, car lorsqu’elle a énuméré les faits reprochés au prévenu, il lui a fallu plusieurs minutes pour tous les lister. L’homme, 41 ans, père de trois jeunes enfants, t-shirt vert, mains jointes dans le dos, longue barbe noire et tête penchée, a écouté poliment, patiemment. Son comportement « extrêmement calme, réfléchi », à l’audience hier, a été souligné par la représentante du ministère public. « Il a l’air de vouloir faire des efforts », apprécie-t-elle. Cela n’a pas empêché Isabelle Fuhrer de demander, dans ses réquisitions, huit mois de prison ferme, plus dix mois avec sursis, contre cet homme au « casier judiciaire » rempli de « cinq pages », compte la présidente. On y trouve notamment mention de sept condamnations pour des délits routiers. « On est un petit peu dépité quand on voit ça. Est-ce que vous allez enfin comprendre que quand on n’a pas le permis, et qu’on a consommé de l’alcool, on ne peut pas conduire ? », l’interroge la vice-procureure. « Je vous jure que je ne vais plus recommencer », assure l’accusé. « Il fait partie, depuis des années et des années, des chauffards dont on aimerait se débarrasser en Calédonie », tranche Isabelle Fuhrer. « Le seul fait qui manque à son casier, c’est l’homicide. »
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Anthony Fillet