Une unité non-indépendantistes pour dire « ça suffit » ! Loyalistes et Rassemblement tenaient hier une conférence de presse commune, pour appeler les Calédoniens à se rassembler dès 7h30 jeudi 28 mars devant le Congrès.
C’est le report de l’examen du texte sur le Pacte nickel à début avril, qui aura été l’étincelle. « Lorsque l’on vote des textes au gouvernement, au Congrès, à la province, dans les communes, a ainsi déclaré Philippe Blaise, on travaille pour tout le monde. Mais aujourd’hui si l’on a voulu faire appel à cette mobilisation, c’est parce que nous sommes en colère ». Et les mots sont durs pour dénoncer l’attitude des indépendantistes, jugés sectaires, méprisants, doctrinaires, à l’encontre des élus non-indépendantistes, majoritaires dans les urnes mais minoritaires en représentativité, mais aussi du monde économique. « Louis Mapou s’est moqué d’eux », dit ainsi Sonia Backès évoquant la conférence de presse du président du gouvernement après sa rencontre avec Agissons Solidaires.
« L’esprit des institutions nées de l’accord de Nouméa, explique Philippe Blaise, c’est que l’on doit être dans le respect de tous. Mais depuis trois ans, ce que l’on entend de la part des indépendantistes, c’est qu’ils n’ont rien à faire de ce que nous pensons. Ils nous disent « vos idées ne nous intéressent pas, ce que nous allons faire est dicté par nos considérations idéologiques ». Mais s’il y a aujourd’hui des gens qui bloquent et qui manifestent, c’est parce que l’on est arrivé au bout de cet exercice ». Pour Philippe Blaise, le positionnement des indépendantistes « les conduit à être complètement sourds à ce que dit la société civile, à ce que dit le monde économique, et à ce que nous disons lorsque l’on veut apporter des solutions ».
La volonté de faire partir les gens
Pour les Loyalistes et le Rassemblement, le positionnement des indépendantistes répond à une stratégie visant à faire que les gens quittent la Nouvelle-Calédonie. « Tout ça, globalement, c’est la volonté des indépendantistes de faire partir les gens, c’est ça la réalité », déclare ainsi Sonia Backès. « Nous ne laisserons pas notre pays crever, s’alarme Philippe Blaise. On ne pas laisser notre pays être détruit par des gens qui ont oublié ce qu’est l’esprit de l’accord de Nouméa, et ce qui est l’intérêt général ».
Le vice-président de la province Sud qui ajoute « on ne va pas laisser ce pays, notre pays, le pays qu’on nous a légué entre les mains de pyromanes et de gens irresponsables ». Loyalistes et Rassemblement ont dénoncé l’attitude des indépendantistes sur de nombreux points, comme le nécessaire dégel du corps électoral ou bien encore le pacte nickel. « Le pacte nickel qui n’est pas voté et qui n’est pas signé, déclare Sonia Backès, c’est la mort de milliers d’emplois et la faillite de milliers de sous-traitants ». Ce jeudi 28 mars, le Congrès était convoqué pour habiliter le président du gouvernement à signer le pacte nickel, mais le texte a été retiré de l’ordre du jour « au mépris des gens qui vont crever à cause de ça », insiste la présidente de la province Sud. C’est pour dénoncer cette situation que les deux mouvements jugent antidémocratique, qu’ils appellent donc les Calédoniens à se mobiliser ce jeudi 28 devant le Congrès.