Le Front s’étoffe et poursuit sa mobilisation en faveur de la pleine souveraineté

Le 42e congrès du FLNKS s’est tenu le week-end dernier à Dumbéa. Une conférence de presse était organisée hier pour faire le point sur les motions adoptées et l’actualité des derniers jours.

Le FLNKS ne perd pas de vue ses objectifs. Un an après son 41e congrès à l’Anse Vata, le Front a organisé sa 42e édition à Kaimolo, dans la commune de Dumbéa. Fidèle à ses principes, le FLNKS y a réaffirmé la trajectoire actée lors de son précédent congrès, à savoir « la poursuite du processus irréversible de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie » ainsi que « l’obtention d’un ultime processus qui met en œuvre une programmation d’accession à l’indépendance ». Après avoir rappelé « l’illégitimité de la 3e consultation du 12 décembre 2021, en raison de la non-participation du peuple kanak », le Front a par ailleurs confirmé « que les acquis de l’accord de Nouméa restent irréversibles dans leur dernier stade d’évolution jusqu’à la définition d’un nouveau statut ».

Le Front s’élargit

Toutefois, malgré cet apparent immobilisme, il y a des choses qui changent au sein du Front. Parmi les principales motions adoptées, le FLNKS a ainsi acté son ouverture aux autres instances indépendantistes et « l’unité du Mouvement Indépendantiste afin d’être plus forts dans la conduite de la décolonisation de notre pays », a précisé Dominique Fochi, secrétaire général du BP FLNKS. C’était une demande de l’Union Calédonienne, qui en avait amorcé un avant-projet au travers de la création de la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain). En plus des quatres composantes initiales – l’Union calédonienne, le Palika, le Rassemblement démocratique océanien (RDO) et l’Union progressiste de Mélanésie (UPM) – le Front intègrera à terme 6 nouvelles organisations, à savoir la Dynamique unitaire Sud (DUS), le Mouvement des océaniens indépendantistes (MOI), le Parti Travailliste, l’Union syndicale des travailleurs kanak et exploités (USTKE), la Dynamique autochtone ou encore la Confédération nationale des travailleurs du Pacifique (CNTP). Ces groupuscules indépendantistes et nationalistes avaient d’ailleurs répondu présent à l’invitation du FLNKS, si bien que près de 700 personnes ont pris part au congrès du Front. Si les « nouveaux » ont pu participer aux travaux opérés lors du rassemblement, il leur faudra toutefois attendre la mise à jour de la charte du FLNKS pour être intégrés officiellement au Front.

“Le retrait définitif du projet de loi constitutionnelle”

Sans surprise durant ce 42e congrès, le FLNKS a réaffirmé son opposition concernant le dégel du corps électoral, et demandé aux élus du Congrès de déposer une proposition de résolution demandant à l’Etat de retirer son projet de loi constitutionnelle. C’est selon le Front la condition sine qua non pour « permettre à la discussion de se dérouler dans un climat apaisé et parvenir à un accord global (…) qui doit nous mener à la pleine souveraineté et à l’indépendance ». Un accord global qui selon le FLNKS doit intégrer la question du dégel du corps électoral, au même titre que la répartition des sièges au Congrès. « Il est consternant que sur un sujet aussi fondamental pour les Calédoniens, l’Etat n’ait pas demandé un avis à la première institution du pays », déplore le Front, en condamnant la méthode de « passage en force » de l’État, qu’il accuse par ailleurs d’une attitude partiale au profit des Loyalistes. « Par cet acte (le dépôt du texte), ce gouvernement a une nouvelle fois démontré qu’il n’était pas impartial et qu’il avait choisi son camp ».

Le FLNKS demande une mission du dialogue

C’est la raison pour laquelle le FLNKS demande à l’État de constituer une « mission de médiation » et préconise d’en confier la responsabilité à une personnalité de « haut niveau afin de garantir l’impartialité de l’Etat et favoriser la reprise des discussions ». Si durant ce 42e congrès, le FLNKS n’a pas remis en cause le principe des discussions avec l’État comme avec les non-indépendantistes, et que le Front assure vouloir rester « dans des conditions d’ouverture et dans une posture constructive », Dominique Fochi en convient toutefois: les discussions sont actuellement « suspendues » et on n’entrevoit pas l’once d’un accord global. « Les discussions n’avancent pas non plus et aujourd’hui, on est dans un statu quo. Le gouvernement dépose ce projet de loi constitutionnelle dans le circuit, ce qui vient mettre le feu plus qu’autre chose ». Et Dominique Fochi de prévenir : « si le gouvernement continue sa marche forcée pour ouvrir le corps électoral sans consensus local, sur le terrain ça va bouger pour dire notre désaccord ».

Beryl Ziegler

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