Une journée “Halte à la violence” était organisée ce mercredi, au lycée Do-Kamo. Police, psychologue, membres du collectif Femmes en colère et de plusieurs autres associations étaient présents pour conscientiser les élèves aux impacts de la violence.
Sous la case placée au centre de l’établissement Do-Kamo, ils sont une vingtaine d’élèves à discuter avec des agents de la police. Ce mercredi matin pourtant, ni arrestations ni saisies n’ont été faites. Seule une grande affiche, présentant un dégradé de couleurs passant du vert au rouge, attire toute l’attention. C’est un violentomètre : un outil de prévention utilisé pour sensibiliser aux violences conjugales.
Violences auxquelles l’établissement tente de pallier, au travers de sa journée “Halte à la violence”, organisée depuis 2023. “A la base, c’est l’infirmière qui a fait le constat alarmant que beaucoup de jeunes filles subissaient des violences sexuelles pendant les vacances. En réaction, on s’est dit qu’il fallait sensibiliser les élèves, filles comme garçons, aux violences”, révèle Daniel Collet, documentaliste et organisateur de l’évènement. Une façon, également, “de prolonger un peu les actions qu’on peut mener le 8 mars”, complète la directrice, Aurélie Poyau.
Onze ateliers animés par “un panel d’intervenants” – membres de l’association Vietvodao, un psychologue, des agents du CIDFE (Centre d’Information – Droit des Femmes et Égalité), la Police, Solidarité Sida, l’Agence sanitaire et sociale, le collectif Femmes en colère, et d’autres – ont ainsi été mis en place. Chacun des élèves a eu une heure pour profiter d’un atelier, selon la thématique qui lui plaisait le plus.
Connaître les gestes qui sauvent
Pour leur part, Isabelle et Emilienne, toutes deux en classe de première, ont choisi de s’initier à des cours de self-défense féminine, prodigués par l’association Vietvodao. Une expérience qui leur a permis de connaître quelques bons gestes à réaliser, en cas de violence. “Par exemple, si on nous étrangle, il faut mettre nos mains en prière en bas et les soulever vite vers le haut, en passant entre ses bras. Ça permet de décoller ses bras de notre cou”, explique Emilienne, en mimant le geste.
Maxence et Alain, eux, ont passé une heure en compagnie d’un psychologue. L’occasion d’aborder les dernières violences entre jeunes de Maré et de l’île des Pins, découlant de l’agression au Mwâ kââ, il y a quelques jours. “Nous, on vient de Lifou, donc ça va. Mais à un moment, il y a eu une généralisation de la violence envers toutes les personnes des îles, pas que Maré […] Donc c’est bien, ça nous permet de nous exprimer, de libérer la parole”, partagent les jeunes hommes.
Nikita Hoffmann