Pour pallier un certain vide juridique et financer la promotion du tourisme international, Nouvelle-Calédonie Tourisme (NCT) souhaite la mise en place d’une taxe pour encadrer les locations de meublés sur les différentes plateformes en ligne.
Le conflit entre les hôteliers et les particuliers va-t-il trouver une porte de sortie ? Alors que Nouvelle-Calédonie Tourisme a dressé cette semaine les chiffres encourageants du tourisme en 2023, avec un peu plus de 125 000 personnes arrivées à Tontouta (soit seulement 4% de moins qu’en 2019), la mise en place de deux nouvelles taxes a été évoquées afin de participer au financement de la promotion du tourisme à l’international. La première, déjà adoptée par le gouvernement et en attente d’examen au Congrès, concerne les croisiéristes (lire notre édition de jeudi). La seconde, toujours en cours de discussion, concerne l’encadrement de l’activité des locations de meublé saisonnier sur des plateformes type Airbnb, Booking, Abritel, Expedia. « On veut encadrer cette activité, qui n’est pas régulée, pas réglementée en Calédonie », glisse Julie Laronde, directrice du groupement d’intérêt économique (GIE).
Cette « taxe Airbnb », comme elle est généralement appelée en référence à la célèbre plateforme de réservations, sera également un moyen de répondre à une « concurrence déloyale » régulièrement pointée du doigt par les professionnels de l’hôtellerie. « Il faut que tout cela soit encadré. Nous proposons dès lors un enregistrement obligatoire auprès de l’autorité fiscale, avec la délivrance d’un numéro qui sera nécessaire pour enregistrer son bien sur les différentes plateformes de location », poursuit-elle, évoquant, à l’heure actuelle, « une perte fiscale pour le pays ».
Environ 850 hôtes actifs
Dans la réalité, cela pourrait prendre la forme d’une taxe de séjour, « qui serait un pourcentage sur le prix moyen de la nuitée et qui serait reversée » aux directions fiscales. Pour quelles retombées ? Difficile de le dire alors qu’aucune taxe précise n’a été fixée pour le moment. Mais, avec « 850 hôtes actifs actuellement sur Airbnb » et avec « un prix moyen de 12 000 francs par nuitée », les conséquences économiques pourraient être conséquentes. « Ce serait également une rentrée fiscale pour la déclaration des revenus locatifs perçus », précise-t-elle. Une chose est sûre, les discussions sont en cours. « On aimerait pouvoir présenter le projet avant la fin du premier semestre 2024 », ajoute-t-elle, alors que le texte devra ensuite être examiné au gouvernement puis au Congrès.
Claire Gaveau