A peine une semaine après le violent caillassage d’un chauffeur à Tindu pour lui voler sa caisse, un agent du Tanéo a été pris à partie par un individu agressif et mécontent d’être contrôlé. Il a été condamné par le tribunal.
Des conditions de sécurité de plus en plus dégradées. Et une nouvelle preuve de l’explosion de la délinquance auquel est confronté le personnel du réseau Tanéo. A peine une semaine après le caillassage ultra-violent subi par un conducteur de la ligne 6 au niveau du rond-point Dillenseger situé à l’entrée de Tindu (Nouméa), un agent de contrôle a été confronté à une nouvelle scène de violence vendredi dernier.
Vers 9h30 du matin, les forces de l’ordre sont appelées à intervenir au plus vite à un arrêt de bus au niveau de la Montagne-Coupée pour interpeller un jeune homme particulièrement agressif et porteur d’une arme blanche. Avec son frère et un cousin, celui-ci a pris le bus au cinéma du MK2 (Dumbéa) sans payer son titre de transport. Quelques minutes plus tard, un banal contrôle va totalement dégénérer. Alors que les contrôleurs viennent de les faire descendre du bus faute de ticket et de commencer à rédiger les amendes, le jeune homme va sortir brusquement un couteau pour menacer l’agent. « Il tenait l’arme dans la main droite. La lame faisait quinze centimètres. Il s’est rapproché du personnel et lui a dit qu’il allait lui ‘shooter’ la tête en brandissant le couteau », introduit Sylvie Morin, la présidente du tribunal correctionnel de Nouméa. Mais le procès va tourner court. Car le prévenu, qui avait été laissé libre par le juge des libertés et de la détention après son déferrement devant le parquet, a brillé par son absence.
« Les faits sont graves et la réponse judiciaire doit être adaptée », a demandé l’avocate de la partie civile Me Aurélia Violle, décrivant « le traumatisme » de la victime « qui a repris le travail avec la boule au ventre. Il y a trop d’insultes, trop de menaces, trop de violences dans l’exercice des fonctions du personnel du Tanéo ». Condamné à deux reprises par le passé, le jeune homme a fait preuve « d’une violence gratuite qui se banalise », a dénoncé la procureure de la République Hélène Gaudet. Une peine de huit mois de prison ferme est requise.
Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a revu à la baisse les réquisitions et condamné le prévenu à six mois de prison ferme et à l’interdiction de porter une arme pour les cinq prochaines années. Il devra, en outre, dédommager l’agent de contrôle à hauteur de 100 000 francs pour le préjudice moral.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche