En panne dans le col de la Pirogue, les gendarmes veulent l’aider, il les insulte

Un homme est visé par un mandat d’arrêt décerné par le tribunal correctionnel de Nouméa qui l’a jugé pour des menaces de mort et des propos racistes à l’encontre de gendarmes mobiles, la veille de Noël à Païta.

Il n’a pas accepté la main tendue. Un homme d’une soixantaine d’années est actuellement recherché par les forces de l’ordre après que le tribunal correctionnel de Nouméa l’a condamné, mardi matin, à une peine de douze mois de prison ferme assortie d’un mandat d’arrêt. « C’est quand même très surprenant que Monsieur ne daigne pas se présenter devant nous », a déploré la présidente Hélène Gaillet. D’autant que le prévenu, déféré le 26 décembre et placé sous mandat de dépôt, avait été libéré sous contrôle judiciaire le 5 janvier dernier lorsqu’il avait demandé un délai pour préparer sa défense. Pour la magistrate, pas question de renvoyer une nouvelle fois le dossier. Le sexagénaire sera jugé en son absence. Car les faits sont particulièrement fâcheux.

« Des propos odieux »

La veille de Noël, l’homme tombe en panne et n’a d’autres choix que d’immobiliser sa voiture sur le bas-côté de la route, dans un virage du col de la Pirogue (Païta). Sa position est dangereuse. En passant par-là, une patrouille de gendarmes mobiles s’arrête à sa hauteur et propose son aide. Ils avertissent les autres automobilistes de la présence du véhicule et s’en vont prêter main forte au sexagénaire. Mais plutôt que de les remercier, « il va être récalcitrant à leur présence », décrit la présidente.

« Virulent », il va les insulter copieusement, tenir des propos racistes, les menacer de « les découper » et de leur « couper la tête » pour enfin résister à son interpellation et refuser de souffler dans l’éthylomètre. « Les gendarmes vont être patients parce que les insultes, ça a duré 20 minutes », relate le procureur de la République Nicolas Kerfridin qui n’accepte pas « un comportement et des propos aussi odieux » de la part d’un « multirécidiviste qui ne vient même pas à l’audience ». Le prévenu est, en effet, un habitué des prétoires : entre 2006 et 2022, il a été condamné à au moins une dizaine de reprises pour des outrages, des violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ou encore des entraves à la circulation.

« Il a vécu la situation comme une offense »

Blessé lors de son interpellation, le mis en cause avait menacé de déposer plainte contre les gendarmes. Ce qu’il n’a jamais fait. « La situation dérape au moment où les gendarmes lui demandent son permis et ses papiers. Il a vécu ça comme une offense et une attaque », défend son avocat Me Martin Calmet. Le tribunal ne tarde pas à rendre sa décision. Outre la peine de prison et le mandat d’arrêt, les juges ont évalué le préjudice moral des gendarmes à 100 000 francs. Le sexagénaire devra les dédommager.

Jean-Alexis Gallien-Lamarche

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