Pendant plusieurs mois après le 3 ème référendum, le dialogue politique a été difficile pour ne pas dire inexistant. Et d’un seul coup, voilà que des projets sortent, un « grand accord » négocié pendant des centaines d’heures, est même sur la table. L’opinion publique regarde ça dubitative, se demandant ce qui fait que d’un seul coup, on discute à tout va, en ordre dispersé certes, mais à tout va quand même. On se demande si les uns ne jouent pas à qui l’emportera, manière de s’assurer de graver son nom dans l’histoire calédonienne. On se demande aussi si les autres ne vont pas profiter de cette cacophonie politique sciemment entretenue pour choisir le projet qui conviendra le mieux à leurs aspirations, ce qui ne fait pas forcement le bonheur de ceux qui par trois fois ont dit non à l’indépendance. Alors que nous étions en disette de propositions et d’intention, voilà que l’on craint l’indigestion. « Trop de bien nuit » me disait ma grand-mère, il en est de même en politique. Parce qu’au-delà du projet lui-même, il faudrait surtout comprendre les intentions des porteurs, qu’elles n’aillent pas au revers de ce qui a été acquis par trois fois.