Depuis un peu plus d’une semaine, une trentaine de jeunes venus de Nouvelle-Calédonie, mais aussi de Wallis et Futuna, participent à la Préparation Militaire d’Initiation (PMI). Pendant 15 jours ils vivent au rythme des militaires de la base aérienne 186 Lieutenant Paul Klein.
Le week-end qui fait le lien entre ces deux semaines de préparation militaire est toujours un moment fort pour les jeunes des différentes promotions qui ont participé volontairement, il faut le rappeler, à cette PMI. Un week-end d’exercices sur le terrain en compagnie des instructeurs de la BA 186 et des réservistes qui donnent de leur temps pour encadrer ces jeunes. Un week-end qui a débuté vendredi soir par une marche de nuit sur les terrains militaires jouxtant la BA 186 « une marche d’environ 8 kilomètres, explique le Lieutenant Arthur militaire d’active qui encadre les jeunes de la PMI. Une marche ambiance « combats » qui permet d’acquérir encore un peu plus une véritable cohésion de groupe ». Le bivouac de la PMI est installé près d’une clairière, chacun comme cela se fait dans la « vraie vie d’un militaire », a installé de quoi dormir (les tentes n’ont pas été montées à cause de la chaleur) et un vrai lieu de vie a été créé de toute pièce par les stagiaires. Un bivouac qui est bien évidemment surveillé de jour comme de nuit par les jeunes, qui se relaient Famas en main. Samedi, lorsque nous rencontrons les jeunes de la PMI, ces derniers viennent de tirer leurs premières cartouches pour préparer une série d’exercices (libération d’otage, pris d’assaut d’un campement ennemi. etc) grandeur nature.
Des exercices pour créer de la cohésion
« Tirer avec une arme de guerre est une expérience en soi, explique le lieutenant Arthur, nous passons du temps à parler de sécurité, et à désacraliser la chose de l’arme et du pourquoi ces armes sont éventuellement utilisées lors d’opérations réelles. Bien évidemment les jeunes utilisent des balles à blanc pour les différents exercices ». Ce week-end sur le terrain est un moment toujours très particulier pour les stagiaires qui, après les exercices de la journée de samedi, ont pu profiter d’un moment de cohésion autour d’un barbecue. Un temps d’échanges et de partages avant de reprendre l’entrainement hier avec une course d’orientation, puis le démontage du camp et un retour sur la BA 186. Aujourd’hui les jeunes vivront un autre très grand moment au cœur de cette quinzaine avec un vol à bord d’un Casa de l’ET 52 l’Escadron de Transport 52 stationné à Tontouta. « La PMI c’est la vie en collectivité à la militaire pour découvrir ce qu’est l’armée, explique le lieutenant Aurélien réserviste et commandant du centre d’instruction et de formation de la réserve de l’armée de l’air et de l’espace. Si certains jeunes envisagent de faire carrière dans l’armée, nous sommes là pour leur montrer ce qu’est réellement la vie d’un militaire ».
La transmission des ainés
L’encadrement de la PMI est donc assuré par des réservistes, mais aussi par des militaires d’active comme le lieutenant Arthur « les jeunes officiers, comme moi, n’ont pas de temps de commandement et participer à cette PMI me permet en quelque sorte de sortir de ma zone de confort, c’est très important pour moi, c’est un vrai challenge d’animer un groupe jeune, mais aussi un groupe de militaires. Je pense que tout jeune officier devrait avoir la chance de pouvoir commander une PMI ». Cette PMI 2024 sur la BA 186 « Lieutenant Paul Klein » s’achèvera jeudi par une cérémonie militaire en présence des familles. Les jeunes défileront, en chantant un chant wallisien « marcher en rang serré et en chantant, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple, explique en souriant le lieutenant Arthur, mais les jeunes se sont entrainés dur pendant 15 jours ». Jeudi toujours, pour clore cette quinzaine, les jeunes rappelleront devant leurs ainés et devant le commandant de la BA 186, le Colonel Mathieu Rigg, les valeurs de l’Armée de l’Air et de l’Espace, avant d’évoquer le souvenir du lieutenant Paul Klein et d’entonner la Marseillaise avec le chant du couplet dit des enfants qui débute par ces mots « Nous entrerons dans la carrière. Quand nos ainés n’y seront plus », deux phrases qui peuvent résumer symboliquement ce qu’est la PMI et qui, pourquoi pas, pourrait susciter des vocations.
Lionel Sabot
