Il y avait donc grève dans le secteur nickel hier. Elle marquait davantage l’inquiétude des salariés et des sous-traitants qu’elle n’était porteuse de revendications. L’accent aura été mis par les syndicats sur l’usine du Sud et Trafigura, le trader suisse accusé de s’être enrichie aux dépends de Prony Resources. Mais l’usine du Sud, en dépit de ses difficultés de trésorerie, n’est pas l’entité métallurgique la plus menacée au regard de ce qui se passe dans le Nord. C’est bien l’usine du Nord qui risque de fermée, mise en sommeil totale ou temporaire, et ce sont bien les emplois qu’elle génère, directs ou indirects qui sont directement menacés. Pourquoi les syndicats qui manifestaient hier, ne citait-il pas Glencore dans le tract qu’ils distribuaient aux automobilistes ralentis ? Il y avait là dans ces critiques à géométrie variable quelque chose d’étonnant et d’interrogateur. Sans doute les responsables syndicaux, à l’instar de très nombreux Calédoniens, n’imaginent pas que cette mise en sommeil puisse être effective et qu’au dernier moment, tel Zorro ou la cavalerie, la France viendra au secours de KNS. Si c’est un pari, il est risqué et pourrait générer bien des déconvenues.