Jusque-là en stage, il a signé, cette semaine, le premier contrat de travail à durée indéterminée de sa carrière. A 16 ans, il s’inscrit, dans le temps, comme le « monsieur météo » de votre journal.
Sa passion est arrivée en mars 2015, amenée par les vents, puissants, du cyclone tropical Pam : de catégorie 5, ce monstre dévaste le Vanuatu et fait trembler la Calédonie, finalement globalement épargnée.
Nathan a alors 7 ans et demi. « Cette fois-ci, on a eu des infiltrations d’eau dans notre salle à manger et notre cuisine. Les enfants étaient dans le salon, on leur a dit de rester là », raconte sa maman, Chrystelle. « C’est là qu’il a commencé à regarder le vent dehors, et se dire c’est quoi, pourquoi, comment. Il a commencé à regarder un peu la météo et à poser 10 000 questions. »
Le coup de foudre dure depuis sept ans et demi. « Je me rappelle que, l’année d’après, il ne croyait plus au père Noël », qui pourtant existe bel et bien (on l’a croisé le mois dernier). « Je lui ai demandé : ‘’qu’est-ce que tu veux ?’’ Il m’a répondu : ‘’je veux un baromètre, un anémomètre et un pluviomètre !’’ Je me suis dit : ‘’oh, purée, ça va être difficile de trouver tout ça…’’ Heureusement que Météo France commence à bien le connaître, ils lui ont offert un pluviomètre réformé : je crois que ça a été son plus beau cadeau ce jour-là. »
Quelques investissements
« Après, en voyant que ce n’était pas juste un passe-temps mais maintenant une passion, qu’il la gardait et que ce n’était pas quelque chose de ponctuel, avec mon mari on a décidé de commencer à investir, de lui prendre un ordinateur, et puis une petite station, puis une station plus performante, et puis un écran incurvé pour faire ses cartes. Il y a aussi des logiciels comme Canva. Là, on va lui prendre aussi Photoshop. Ça lui permet de faire évoluer ses choses. On a aussi pris un abonnement pour le nom de domaine de son site internet », appelé regard-sur-le-ciel.com.
« Passionné et passionnant »
Le lycéen (il rentrera, le mois prochain, en classe de première au lycée La Pérouse) « est aussi très curieux », souligne sa maman. « Il n’hésite pas à rencontrer des personnes : il suffit que je lui donne un contact, il n’a plus besoin de moi. » Récemment, il a ainsi discuté avec le capitaine Alexandre Rossignol, de la Sécurité civile, afin d’en apprendre davantage sur les incendies. L’idée : comprendre pour être en capacité d’informer le grand public, son moteur.
« C’est ça, aussi, qui m’épate », reprend Chrystelle. « Je ne suis pas sûre que, moi, à son âge, j’aurais eu l’audace de faire tout ce qu’il fait : il n’a pas peur, il y va, il pose ses questions, il est très à l’aise, chapeau à lui ! Comme je le dis toujours, avec l’aspect fierté d’un cœur de maman, Nathan est un jeune homme passionné et passionnant. Aujourd’hui, il nous fait parfois des bulletins météo à la maison », située Vallée-des-Colons, à Nouméa. « Il est au taquet, toute la famille le suit. » Les lecteurs de La voix du Caillou aussi.
Anthony Fillet