Émilie Berlioz est paléontologue d’origine, en 2019 elle a fait partie des 35 lauréates du prix Jeunes Talents pour les femmes et la science de la fondation L’Oréal-UNESCO. Pendant 18 mois, sous l’égide du CNRS, elle a conduit un projet de recherche sur l’écologie du cerf rusa à l’échelle de la Grande Terre avec pour objectif d’apporter des connaissances pour une meilleure gestion de l’espèce. Et cette étude peut changer notre mode de gestion de cette espèce invasive.
Spécialiste de l’écologie des herbivores, Émilie Berlioz a mené des études sur le terrain et des analyses de micro-usures dentaires. « Ces analyses, nous a-t-elle dit, ont servi comme outil de suivi de l’impact du cerf Rusa sur les végétations calédoniennes. Quand un humain ou un animal mange, les aliments laissent des petites traces sur les facettes dentaires et ces traces vont être différentes selon le type d’alimentation, ainsi des graminées ou des éléments qui viennent des arbres. A partir de l’analyse de ces traces, on peut voir si les animaux s’orientent sur un type ou un autre de végétation. Le cerf Rusa est un animal qui favorise plutôt les graminées quand cette ressource est disponible, mais il a une plasticité qui lui permet de se tourner vers d’autres ressources alimentaires si celle qu’il préfère vient à manquer, les micro-usures dentaires servent donc de curseur d’impact. J’ai passé un peu plus d’un an à suivre 13 populations de cerfs que j’avais identifiées au préalable, sur des critères liés à l’environnement, pour voir comment le comportement alimentaire variait au cours des trois saisons calédoniennes, chez les mâles comme les femelles. En parallèle de ce travail sur les micro-usures dentaires, j’ai effectué des biopsies de tissus musculaires sur 2500 cerfs qui provenaient de l’ensemble de la Grande Terre ».
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