Imaginé il y a une quinzaine d’années, le futur Conservatoire botanique de Nouvelle-Calédonie est au cœur d’un séminaire organisé aujourd’hui et demain, à l’Université de Nouvelle-Calédonie. Différents professionnels y participeront afin de définir les rôles et missions de cet « outil pays ».
En 2007 déjà, la mise en place d’un Conservatoire botanique – comme il y en avait en métropole ou dans les autres régions d’Outre-mer – avait été évoquée, pour la Nouvelle-Calédonie. Faute de financements et de coordination entre les différents acteurs soutenant le projet, les quelques actions mises en place n’avaient pas permis de mettre sur pied la structure. Quelques années après, voici que le projet se concrétise. Experts, représentants de sociétés minières, d’ONG, d’instituts de recherche, de collectivités locales et autres professionnels du domaine ont rendez-vous ce mardi, au sein de l’amphithéâtre Guy Agniel, pour la première journée d’un séminaire de préfiguration du futur Conservatoire botanique calédonien.
« Des enjeux énormes »
Fruit d’un accord signé en 2018 entre l’État, les trois provinces, l’office français de la biodiversité, l’Institut Agronomique Calédonien (IAC) et l’association Endémia, le futur Conservatoire visera à « lancer des plans de conservation d’espèces en danger critique d’extinction, explique Nicolas Rinck, chargé de mission pour la préfiguration du Conservatoire. En Calédonie, nous avons 200 espèces en danger critique d’extinction, alors qu’ailleurs, ils en ont trois ou quatre. Nous sommes face à des enjeux énormes ». En parallèle, le Conservatoire permettra d’accompagner et d’assister dans leurs travaux de sensibilisation ou de recherches les autres partenaires que sont les pépinières ou les sociétés minières. Débutant à 8 heures, le séminaire laissera place à différents ateliers par groupe. L’occasion, pour les 90 spécialistes présents, de travailler sur les missions et rôles auxquels ce Conservatoire devra répondre. Le tout, en se basant sur cinq grandes thématiques : l’amélioration des connaissances, la conservation, l’expertise, la gestion des données et la sensibilisation. « Ils devront, dans chaque atelier, partager les missions qui leur semblent prioritaires selon eux. Car le but, c’est aussi de répondre à leurs attentes », indique Nicolas Rinck. Basé pour le moment au sein de l’IAC, ce Conservatoire botanique « montera en puissance » dès 2024 avec, à terme, « une réelle équipe dédiée à cet outil pays ».