Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, a débuté une visite de quatre jours en Nouvelle-Calédonie. Le temps fort de cette visite, la réunion des ministres de la Défense du Pacifique Sud (South Pacific Defence Ministers’ Meeting) demain à la CPS. Une réunion en présence des ministres de la Défense d’Australie, de Nouvelle-Zélande, de Fidji, de Papouasie Nouvelle-Guinée ou encore des Tonga. Une réunion importante, à Nouméa, qui prouve que la France prend toute la place qui est la sienne dans l’Indopacifique en général et dans le Pacifique Sud en particulier. La venue de notre ministre des Armées ne plaît pas à tout le monde. La semaine dernière, la Cellule de Coordination des Actions de Terrain mise en place par l’UC a accusé la France d’envoyer Sébastien Lecornu en Calédonie afin de « renforcer la présence française dans notre pays (…) la France se sert de notre pays comme d’un porte-avion afin de décliner sa stratégie indopacifique par une militarisation de la Nouvelle-Calédonie ». Une prise de position qui n’est pas une surprise, mais qui pose un certain nombre de questions. Quand les avions Guardian de la Marine nationale surprennent des palangriers étrangers en action de pêche illégale dans la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie et protègent notre économie ? Quand les navires de la Marine arraisonnent un voilier avec à bord plusieurs centaines de kilos de cocaïne et protègent nos populations et en particulier notre jeunesse? Quand un Casa de l’ETOM 52 décolle avec dans sa soute des tonnes de matériels d’aide humanitaire pour venir porter assistance aux populations de pays « frères » ravagés par une catastrophe climatique? Quand des hommes du RIMaP-NC participent à l’opération Castor pour reconstruire des écoles au Vanuatu parle-t-on de militarisation ou tout simplement de protection, de sécurité et d’humanité dans un monde troublé ? Ne pourrait-on pas plutôt parler de pacification comme le dit le ministre des Armées ? A bon entendeur.