Rencontre avec… Philippe da Costa

Le Président National de la Croix-Rouge française est en Nouvelle-Calédonie pour une semaine. Il est revenu pour la Voix du Caillou sur les raisons de cette visite.

Dans quel cadre s’inscrit votre visite en Calédonie ?

Philippe da Costa : Je suis déjà venu à quatre reprises, mais c’est mon 1er séjour en tant que président de la Croix-Rouge française. Une présidence que j’exerce maintenant depuis deux ans. Je suis venu à la rencontre de nos volontaires, ils sont près de 300 en Nouvelle-Calédonie, et je souhaite faire le tour de l’ensemble de nos équipes des Outre-mer, d’où ma venue ici.

Comment avez-vous vu évoluer la Croix-Rouge en Nouvelle-Calédonie ?

PdC : J’ai connu une Croix-Rouge principalement basée à Nouméa, autour de dispositifs de halte-garderie, et je retrouve une Croix-Rouge française beaucoup plus présente en provinces Sud et Nord, ainsi à Koné où l’antenne n’existait pas lors de ma précédente visite. Et puis, au-delà d’un renforcement sur la filière petite enfance dans les crèches et dans la filière personnes âgées, avec l’accompagnement du bien-vieillir, je trouve une Croix-Rouge qui, à la suite de son rôle durant la crise sanitaire, a su mettre sur pied des dispositifs « Aller vers », et de mobilité, de prévention, de sensibilisation, de prise en compte de risques sur les questions de violences faites aux femmes et aux enfants, ou sur les actions sociales. Une Croix-Rouge très ouverte à des partenariats avec d’autres associations pour mener ces programmes, c’est ce que j’ai vu à Boulouparis avec « Aller Vers », et c’est ce que je constate sur des champs plus traditionnels de la Croix-Rouge autour des programmes « ALERTE » et de la manière dont on prend en compte les risques liés aux catastrophes naturelles, qui est aussi un savoir-faire de la Croix-Rouge.

L’environnement social, avec la crise économique ou les violences faites aux femmes, a-t-il contraint la Croix-Rouge à élargir ses missions ?

PdC : Les Calédoniens découvrent la largesse du potentiel de la Croix-Rouge. Nous sommes la 1ère association de France, avec 100 000 volontaires, et une présence sur le territoire national dont les Outre-mer. Nous sommes la Croix-Rouge en France, le premier mouvement humanitaire, représentant le mouvement Croix-Rouge-Croissant-Rouge dans le monde. La mission première de notre association, c’est la réponse aux vulnérabilités. C’est aussi ce que nous avons vécu durant la crise sanitaire au cours de laquelle nous avons tous pris conscience d’une forme de vulnérabilité partagée. La Croix-Rouge agit aussi sur le long terme autour des questions de prévention, d’éducation et de protection des populations face aux risques. Ces derniers peuvent être de différentes natures, les catastrophes naturelles bien sûr, mais le bien-vieillir fait aussi partie des risques qu’il faut appréhender avec la montée des maladies dégénératives.

La Croix-Rouge en Calédonie conserve-t-elle sa capacité de mener des missions extérieures, je pense au dispositif PIROPS ?

PdC : C’est la raison de ma venue. Mon souhait est la mise en place d’une plateforme à l’horizon 2024. Au-delà des programmes qui ont été préservés, ainsi autour des problématiques d’eau, nous allons reprendre ce travail de pré-positionnement de matériels lié aux risques. Nous allons réinscrire cela dans la zone, avec Wallis et Futuna et le Vanuatu, et au sein de la Fédération Internationale de la Croix-Rouge. C’est ce que nous souhaitons relancer pour retrouver ici une force d’intervention qui puisse apporter des réponses en matière de sécurité civile, et qui puisse être un outil dans le cadre d’une présence française sur la zone du Pacifique. Nous le faisons dans les Antilles et en Océan Indien, il n’y a pas de raison de ne pas le faire dans le Pacifique.

La Croix-Rouge française dispose-t-elle des moyens suffisants à l’accomplissement de ses missions ?

PdC : Au-delà des soutiens venus des particuliers comme des entreprises, on a les partenariats que nous construisons avec le gouvernement, les provinces ou avec l’État. C’est important parce qu’un certain nombre de programmes ne sont possibles que parce que les politiques publiques viennent en soutien de notre action. Nous sommes un auxiliaire des services publics sur les enjeux de sécurité civile, mais aussi sur d’autres. Il y a un rôle que la Croix-Rouge peut jouer pour renforcer la résilience des populations face aux crises, c’est ça que je porte depuis deux ans à la présidence : comment aider davantage nos concitoyens à affronter des ruptures climatiques ou sociales ? La Croix-Rouge prend sa part dans ce renforcement des potentiels de la population pour faire face aux crises.

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