Diagnostiquée en prédiabète il y a un an, Yvola Milie a revu ses habitudes de vie afin d’inverser la tendance et retrouver la santé. Elle nous livre son parcours.
Si on lui avait dit il y a quelques années qu’elle côtoierait de très près le diabète, Yvola ne l’aurait sûrement pas cru. Avec sa taille de guêpe et son hygiène de vie « plutôt saine », la jeune retraitée se pensait épargnée. Pourtant, c’est une maladie qu’elle connaît bien puisque deux de ses sœurs sont touchées par celle-ci. Mais, et elle l’assure plusieurs fois, « je n’avais aucun symptôme ».
Jusqu’à ce fameux jour de septembre 2022 où, se sentant subitement « très fatiguée », et ayant du mal à marcher, elle est emmenée aux urgences. « En me faisant des tests, ils se sont rendu compte que j’avais un taux élevé de sucre dans le sang. Puis, les prises de sang que j’ai réalisé par la suite ont avéré que j’étais en prédiabète », raconte Yvola.
Un suivi à tous les niveaux
A ce moment-ci, les images filent dans sa tête. « J’imagine le pire. Je me visualise tout de suite avec une jambe amputée, comme toutes ces personnes que j’ai pu croiser au CSSR en accompagnant ma sœur diabétique », confie-t-elle.
Mais, et c’est un peu une chance dans son malheur, sa situation est totalement remédiable. « C’est là la différence avec un vrai diabète. Lorsqu’on est en prédiabète, il y a possibilité de ne plus l’être du tout », finira-t-elle par apprendre.
N’ayant pas besoin de prendre de médicaments, son médecin l’oriente néanmoins auprès de l’Agence sanitaire et sociale (ASS NC), où elle suivra un stage d’information d’une semaine, en groupe. A la suite de cela, elle enchaîne plusieurs rendez-vous individuels en compagnie de nombreux spécialistes, dont une infirmière, un professeur d’activité physique, une diététicienne ainsi qu’une sophrologue et une psychologue. Ces dernières ont été d’une grande importance dans son parcours contre le diabète, puisque « lorsqu’on m’a diagnostiquée, je vivais une grande période de stress. C’est cela qui a déclenché mon prédiabète. Il a donc fallu que j’apprenne à gérer mes émotions et à lever un peu le pied », partage Yvola.
Une nouvelle hygiène de vie
Pendant un an, elle réalise ainsi des bilans réguliers, tous les trois mois. Une période durant laquelle elle apprend énormément sur le domaine de la santé, et notamment sur l’alimentation en général. « Ce qui est important lorsqu’on est diabétique, c’est de manger équilibré. Cela, tu l’apprends avec la diététicienne, qui t’informe aussi sur les éléments à favoriser, ou les alternatives à adopter. Ne serait-ce qu’utiliser de l’huile d’olive à la place de l’huile de tournesol par exemple. Autre chose, il faut absolument manger à tous les repas, car si tu rates ton petit-déjeuner par exemple, ton corps compense en créant du sucre. C’est compliqué au début, car je n’étais pas habituée à cette nouvelle hygiène de vie, mais c’est très intéressant », illustre-t-elle.
Cette phase de sa vie lui fait également prendre conscience à quel point « il est difficile d’être diabétique en Calédonie ». « Moi ça va encore, mais pour les vrais diabétiques, c’est compliqué d’acheter des aliments de qualité avec le coût de la vie », évoque-t-elle.
Aujourd’hui, après un an de suivi, le diabète n’est plus une épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Yvola. Les efforts et la régularité ont payé, et « l’ensemble des spécialistes ont conclu que le bilan était positif ». « Maintenant, je me sens vraiment bien, et je suis contente de mon parcours », partage-t-elle.
Nikita Hoffmann