Il est tout à fait surprenant de constater combien en Nouvelle-Calédonie, on manque de données. Prenons la réforme du RUAMM, personne ne semble être en mesure de chiffrer correctement les impacts financiers de l’intégration des travailleurs indépendants au RUAMM. On oscille entre 700 millions et 2 milliards. On n’est même pas certain du nombre exact de travailleurs indépendants que cela concerne, les uns disent 24 000 et les autres 17 000. Chacun semble donc tenir ses chiffres, sortis d’ont on ne sait où, comme vérité intangible, sauf que dans ces conditions, il est quand même difficile de bâtir une réforme stable et pérenne. C’est d’autant plus incompréhensible que des études ont été menées, par des organismes sérieux comme la DASS ou l’IGAS (Inspection générale des Affaires Sociales), sur la gouvernance de notre système de santé, comprenant donc le RUAMM. Ces études concluaient par une série de préconisations, que tout le monde s’est empressé de ne pas suivre, sans doute parce qu’elles ne plaisaient pas aux uns et déplaisaient aux autres. En attendant, nous partons sur une réforme au doigt mouillé, mais dont la seule certitude est qu’il faudra la financer et que, comme on dit dans ces cas-là, ce sont toujours les mêmes qui payent.