Alors que son 48e congrès intitulé « l’ultime trajectoire vers Kanaky » s’est achevé le 12 novembre à Lifou, le Palika a réaffirmé hier, lors d’une conférence de presse, sa volonté de poursuivre et mener à terme les discussions sur l’avenir institutionnel avec l’État et les non-indépendantistes.
Ce 48e congrès a permis de réaffirmer la volonté du Palika « d’ouvrir une nouvelle phase de transition pour la Nouvelle-Calédonie » et de fixer la feuille de route 2024 du parti pour atteindre « l’ultime trajectoire vers l’indépendance », en l’occurrence la souveraineté avec partenariat.
Les discussions avancent
Un point a été fait durant ce 48e congrès sur la reprise des discussions. Le Palika a rappelé que la V3 du document-martyr de l’État avait été présentée la semaine dernière et qu’elle synthétisait les points de convergences et de divergences des élus ayant accepté de prendre part aux discussions, à savoir les Loyalistes/Rassemblement, Calédonie ensemble et l’UNI-Palika. Le porte-parole Jean-Pierre Djaïwé a confirmé que le Palika avait commencé les discussions avec les non-indépendantistes : « Il y a des points où l’on est d’accord, d’autres sujets où on n’est pas tout à fait d’accord mais où la discussion devrait permettre de trouver des accords. Et il reste des sujets durs notamment en ce qui concerne l’acte d’autodétermination où il faudra encore discuter. Le Palika lance à ce titre un appel à la responsabilité de ses partenaires : celle des non-indépendantistes « qui veulent se cantonner au résultat des 3 consultations qui sont synonymes de maintient définitif de la Nouvelle-Calédonie dans la République. On n’est pas d’accord. C’est pourquoi le caractère transitoire pour nous est primordial ». Un appel à la responsabilité de l’UC et du RDO qui pour l’instant boudent les discussions sur le document-martyr, mais aussi à celle de l’État qui « va devoir s’engager et trouver un accord pour inscrire la Nouvelle-Calédonie dans un statut définitif ».
Le Palika constate à ce stade des discussions que le projet de pleine souveraineté avec partenariat qu’il défend depuis 2013 reste « la seule option ouverte ». A ce titre, « il y a des compétences régaliennes à aller chercher », détaille Charles Washetine. Pour ce qui est des institutions, le Palika souhaite les maintenir telles qu’elles sont aujourd’hui.
Face aux dissensions internes du Front, le Palika demande « un congrès du FLNKS dans les meilleurs délais en vue d’un exercice de clarification entre ses composantes ». En attendant, les discussions se poursuivent avec les candidats mandatés par le Front pour parvenir à obtenir « un accord global » que le Palika espère le plus rapide possible et par ailleurs « gagnant-gagnant ». Et ce notamment dans l’optique des élections provinciales à venir. « S’il n’y a pas d’accord politique et que l’État prend la main : sur quel corps électoral les élections provinciales auront-elles lieu ? Cela risque d’être difficile », s’inquiète Jean-Pierre Djaïwé.
Beryl Ziegler