Le Vice-président de Reconquête vient de passer quelques jours en Nouvelle-Calédonie. Un 1er séjour de contact pour poser les bases d’une installation calédonienne du mouvement d’Éric Zemmour.
Quelles sont les raisons de votre venue en Nouvelle-Calédonie ?
Nicolas Bay : Je suis venu en tant que député européen, de parlementaire français attaché à la Nouvelle-Calédonie, conscient que la Nouvelle-Calédonie, comme l’ensemble de l’Outre-mer, contribue de manière décisive au prestige, à la richesse et au rayonnement de la France. Les Calédoniens, par 3 votes successifs, ont exprimé leur attachement à la France et leur volonté de rester au sein de la Nation française, il y a donc une nécessité à ce que ce choix démocratique soit respecté, et qu’il se traduise sur le plan institutionnel, dans une réforme constitutionnelle, à laquelle les Calédoniens ont droit. Je viens aussi en tant que vice-président de Reconquête, une nouvelle force politique. A l’élection présidentielle, Éric Zemmour a rassemblé de très nombreux suffrages en Calédonie, près de 10%, c’est une responsabilité pour nous de développer notre mouvement, mouvement de droite qui s’assume, qui défend l’identité française, la valeur travail contre l’assistanat, un État qui assume ses missions, mais rien que ses missions et qui laisse cet archipel se développer avec ses spécificités, et ses particularités. Le projet que nous avons avec Éric Zemmour, c’est de rassembler les droites, avec la conscience qu’aujourd’hui les partis de droite, notamment les Républicains ou le RN, ne sont pas en capacité d’accéder seuls au pouvoir, il faut donc être capable de mettre en œuvre des alliances politiques au moins sur les grands sujets sur lesquels les Français attendent des actions communes. Il s’agit de défendre authentiquement les valeurs de droite sur l’identité, sur l’économie, sur la valeur travail, mais aussi sur le conservatisme. On voit bien qu’il y a une offensive de la gauche, un activisme LGBT avec un quasi-bourrage de crâne de nos enfants dans les écoles. Sur tous ces sujets-là, Reconquête veut mener le combat pour défendre les valeurs de la France.
Reconquête est plutôt discret sur le dossier calédonien qu’est-ce qui explique cette discrétion ?
NB : Nous sommes une nouvelle force politique avec 2,5 millions de voix aux présidentielles après quelques semaines d’existence. Nous sommes maintenant dans la construction de notre mouvement partout, j’ai eu l’occasion ces derniers mois de me déplacer partout en France, et notamment dans nos Outre-mers. Je parachève cette tournée par la Nouvelle-Calédonie où nous allons constituer de manière pérenne une vraie fédération Reconquête, nous sommes au rendez-vous des attentes de nos électeurs et sympathisants calédoniens. Reconquête se construit et s’organise en Nouvelle-Calédonie. Mon déplacement arrive à un moment particulier de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, il y a une attente sur un nouveau statut et une réforme constitutionnelle, nous poussons dans cette direction et que la volonté des Calédoniens soit respectée et qu’une majorité se dégage au Parlement pour permettre cette réforme constitutionnelle.
Dans le processus qui est en cours, dans le dialogue certes difficile qui s’instaure, quelle est la position de Reconquête ?
NB : La 1ère nécessité est d’avoir une réforme constitutionnelle qui ne concerne que la Nouvelle-Calédonie. Il faut éviter d’en faire un fourre-tout comme certains le souhaiteraient, comme Emmanuel Macron lui-même qui a esquissé l’idée d’une réforme qui inclurait tout un tas de mesures sociétales comme l’inscription de l’IVG dans la Constitution, ou d’autres qui voudraient que cela englobe d’autres collectivités d’Outre-mer. Il y a une situation particulière en Nouvelle-Calédonie, il y a eu des moments terribles dans les années 80, des accords qui ont abouti à des référendums d’autodétermination qui ont donné un choix très clair et sans ambiguïté à trois reprises. Il y a une nécessité pour que cette réforme constitutionnelle ait lieu et que ce texte ne concerne que la Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, il est temps maintenant d’engager le dégel du corps électoral qui aboutit aujourd’hui à ce que 20% de la population calédonienne ne puisse pas voter dans des conditions normales. Le gel était une situation transitoire et temporaire, et le temporaire ne doit pas durer, il n’y a plus rien qui justifie que cela dure. Il est temps aussi de clarifier les choses, c’est-à-dire de redéfinir de manière claire les compétences dévolues au gouvernement calédonien, avec sans doute une simplification et une réorganisation politique et administrative.
Les discussions politiques interviennent dans une période de crise économique grave, qu’est-ce qui, selon vous, pourrait redonner espoir aux Calédoniens ?
NB : La Nouvelle-Calédonie assume un certain nombre de compétences, cela ne doit pas empêcher l’État d’assumer ses grandes missions stratégiques qui permettent de doter la Calédonie des investissements et des infrastructures publiques nécessaires à son développement. L’autonomie importante de la Nouvelle-Calédonie ne doit pas aboutir à justifier un désengagement de l’État. Dans la compétition géopolitique régionale et dans les défis industriels à relever, la Nouvelle-Calédonie ne peut pas tout faire seule, l’État doit être au rendez-vous des investissements stratégiques. Le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie doit clarifier ces grandes missions de l’État.