Une cérémonie s’est tenue samedi matin sur la place Bir-Hakeim, à Nouméa, pour commémorer le 105e anniversaire de la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918, qui avait mis fin à une sanglante Première Guerre mondiale
La pluie, tombée d’abord gentiment puis avec méchanceté, n’a pas gâché le moment, organisé au millimètre. L’émotion était bien présente, lorsqu’une élève du collège Georges Baudoux a lu une lettre du maréchal Foch, ou qu’une flamme (ramenée de Paris par des élèves), dans une lanterne, a été portée jusque devant le monument aux morts. « C’est important d’être là », a commenté la maire de Nouméa, qui a bravé le protocole en sortant son parapluie. « Il faut se souvenir de ce qu’il s’est passé, et ça a encore plus de sens avec ce qu’il se passe dans le monde aujourd’hui. On doit tous être des artisans de la paix », a ajouté Sonia Lagarde.
« Message de paix »
Le Haut-commissaire a lui évoqué « une cérémonie commémorative qui marque l’intérêt, l’attachement, l’honneur, le respect que nous avons pour tous les morts de la Première Guerre mondiale, qui a été énorme, il suffit de voir ici à Nouméa ce que ça représente quand on voit le nombre de morts dont les noms sont inscrits, gravés sur les plaques, sur cette place, c’est un lourd tribut qui a été appliqué aux Calédoniens, quelles que soient leurs origines ». Louis Le Franc a apprécié qu’il n’y ait pas que des militaires et des anciens combattants, car « c’est surtout la dimension mémorielle qui est importante, la transmission de la mémoire aux jeunes. Ce sont des cérémonies comme ça qui peuvent permettent de marquer les esprits. J’espère qu’ils s’en souviendront », a-t-il complété à propos des élèves présents.
Ceux qui ont perdu la vie sur le champ de bataille il y a plus de cent ans maintenant, à raison de « plus de 1 000 morts par jour » du côté de l’armée française, « n’étaient pas beaucoup plus âgés » qu’eux, insiste le Haussaire, soulignant que « la paix, c’est le bien le plus précieux ». En ce moment, conclut-il, « on est entouré malheureusement dans le monde d’éléments d’actualité qui sont dramatiques, qui sont effrayants », alors « c’est aussi un message de paix une cérémonie comme celle-ci », afin « qu’on ne revive pas des périodes aussi dures qui endeuillent les familles. En Nouvelle-Calédonie, c’est plus lourd de sens qu’ailleurs. »
« Cette jeunesse, c’est celle qui fera nation »
Yann Latil, commandant supérieur des Forces Armées en Nouvelle-Calédonie, note que sur le Caillou « il y a quelque chose de particulier, qui existe aussi ailleurs mais avec un relief particulier ici, c’est la présence très forte de la jeunesse. Il y a bientôt une trentaine de classes de défense, c’est l’objectif qu’on atteindra probablement fin 2024, je m’en satisfais puisque cette jeunesse c’est celle qui fera nation demain. Qu’elle adhère aux valeurs que nous représentons, qu’elle commémore les anciens, je trouve ça extrêmement positif. »
Anthony Fillet