Porte-parole, Judicaël Selefen est la jeune génération de militants Palika. Devant la presse, il a précisé les objectifs du congrès du Palika.
Ce congrès s’inscrit dans les discussions sur l’avenir institutionnel auxquelles participe le Palika. Comment se passent-elles ? Il y a eu de nouveaux échanges notamment avec le préfet Rémi Bastille.
Judicaël Selefen : On est inscrit depuis le début dans la méthode proposée par l’État. Il y a des séquences de travail qui sont organisées, donc on s’est engagé à y participer et à contribuer à ces travaux-là. Nous avons largement contribué aux versions 1 et 2 (du document martyr de l’État, ndlr). Aujourd’hui, on s’apprête à recevoir les retours par rapport à la version 2 et une sorte de synthèse de toutes les contributions sur la version 2. L’enjeu de cet exercice est de pouvoir arriver justement à ce congrès avec un maximum d’informations pour nourrir la définition de la stratégie que le parti aura pour le prochain statut de la Nouvelle-Calédonie.
Quels sont les points qui font que le document martyr en l’état n’était pas acceptable pour votre parti ?
JS : Il y a des fondamentaux, parmi lesquels l’Accord de Nouméa en tant que plancher. Or on n’a pas retrouvé, ni dans la version 1 ni dans la version 2, cet esprit que l’Accord de Nouméa avait inscrit. On a rappelé que ce sont les principes et les orientations de l’Accord de Nouméa qui doivent être considérés comme la base de la discussion pour le prochain statut. En deçà, cela ne constitue pas des éléments recevables pour poursuivre la discussion. Mais on fait en sorte de continuer à contribuer.
Aujourd’hui, comment se passent les échanges à la fois avec l’État et les partenaires locaux ?
JS : À la réception des documents, on voit que certains contribuent. On n’a pas d’échange direct (avec les autres partenaires) dans le cadre des discussions avec l’État. Mais on a eu quelques échanges avec d’autres partis politiques de droite sur les contributions qu’ils ont pu faire, donc on discute aussi par ailleurs, mais l’objectif c’est vraiment de nourrir les discussions que l’on fait aujourd’hui avec l’État car ce sont elles qui vont nous faire aboutir à un document définitif.
Les propositions du Rassemblement et des Loyalistes, rendues publiques la semaine dernière, sont-elles aujourd’hui acceptables pour vous ?
JS : Si les gens sont en dehors de l’accord plancher qu’est l’Accord de Nouméa, il est évident que l’on considère ces propositions comme non suffisantes et non cohérentes. Si les propositions peuvent rentrer déjà au moins dans le cadre de l’Accord de Nouméa et être constructives au-dessus de l’Accord de Nouméa, on est prêt à en discuter. Au-delà de cela, on considère qu’on n’est pas d’accord. Les récentes déclarations des uns et des autres montrent bien que les gens ne sont pas inscrits dans une perspective d’accord, puisqu’ils campent sur des propositions qui sont hors de cela. Mais on continue d’échanger en espérant qu’on aboutisse à un accord à la fin. C’est possible.
Le congrès aura pour thème « Kanaky Nouvelle-Calédonie, l’ultime trajectoire » est-ce que vous pouvez nous rappeler cette trajectoire ?
JS : Nous, ce qu’on défend comme projet politique, c’est l’indépendance avec partenariat. Ce n’est pas un projet qu’on a sorti de notre chapeau, c’est l’une des 4 propositions des experts qui ont été commandées par l’État sur les possibilités de sortie de l’Accord de Nouméa. L’indépendance avec partenariat figure parmi les 4 propositions, ce qui pour nous est une suite logique quand on regarde l’histoire politique du pays.
Comment prépare-t-on cette indépendance avec partenariat ?
JS : Ce qu’on est en train de faire aujourd’hui, c’est de discuter du prochain statut de la Nouvelle-Calédonie. On considère que ce prochain statut doit être un sas, une transition vers le projet de partenariat que nous portons. Donc c’est un statut de souveraineté partagée qu’on souhaite comme statut de transition pour préparer un statut de partenariat qui fera l’objet d’une consultation de la population par l’intermédiaire de l’acte d’auto-détermination qu’on veut négocier avec l’État. L’acte d’auto-détermination portera sur un projet et le projet qu’on propose, c’est l’indépendance en partenariat.
Que pensez-vous de la position de l’UC qui pour l’instant a décidé de ne pas prendre part aux discussions ?
JS : Ils ont décidé de ne pas s’inscrire dans les discussions. Cela n’engage qu’eux. Les mandats qu’ont eu les camarades dans les discussions sont des mandats FLNKS donc jusqu’à preuve du contraire, le FLNKS n’a pas dit qu’on sortait des discussions. Donc nous appelons les camarades (de l’UC, ndlr) à revenir dans les discussions pour aller jusqu’au bout du mandat. C’est la demande qu’on formule aux camarades qui sont sortis des discussions.