Le groupe Eramet a publié ses résultats pour le 3e trimestre 2023 et ils montrent une baisse. Quelles peuvent en être les conséquences pour la SLN ?
De manière brut, les chiffres de ce 3ème trimestre ne sont pas bons. Le chiffre d’affaires d’Eramet sont fixés à 980 millions d’Euros, en recul de 26 % par rapport au 3ème trimestre 2022. Dans le même temps, le groupe a révisé son Ebitda pour la 3ème fois cette année. L’Ebitda, c’est le bénéfice d’une entreprise avant d’en retirer les impôts, les intérêts, les amortissements. Et cet Ebitda, Eramet l’a revu à la baisse à trois reprises cette année, pour le revoir à 800 millions. Cela étant, commentant ces résultats sur le site Internet d’Eramet, Christel Bories, PDG du groupe, ne sombre pas du tout dans le catastrophisme. « Au 3ème trimestre, dit-elle, dans un environnement macro-économique difficile, avec des prix de vente nettement inférieurs à ceux de l’an dernier, nous avons réalisé une très bonne performance opérationnelle, grâce à la hausse de nos volumes produits et à une discipline financière stricte. Nous avons ainsi réussi à rattraper les retards de production générés au premier semestre par des incidents exceptionnels. Nous restons concentrés sur la performance de nos opérations, l’adaptation de la production aux conditions de marché et le strict contrôle de nos coûts. Dorénavant plus robuste, Eramet, malgré la conjoncture, continue d’avancer dans ses projets de développement. » Et Christel Bories de préciser que les objectifs d’investissement en Argentine et en France avec le groupe Suez demeuraient.
Et la SLN ?
Dans ce rapport de résultats, si l’accent est mis sur Weda Bay dont on salue les bons résultats et les perspectives, la SLN est souvent mentionnée. Il y est ainsi précisé qu’au mois d’août dernier, la SLN a utilisé la dernière tranche du prêt accordé par l’État. « La filiale calédonienne du Groupe, précise le rapport, continue cependant de faire face à d’importantes difficultés, tant en termes d’autorisations d’exploitation que d’accès à une énergie compétitive, dans un contexte d’environnement de prix dégradé pesant sur ses résultats. La poursuite du plan de réduction des coûts et de préservation de la trésorerie reste aujourd’hui la priorité. » De la même manière, Eramet rappelle que « la SLN participe activement au Groupe de Travail Nickel qui réunit l’ensemble des parties prenantes du secteur du nickel en Nouvelle-Calédonie, pour rendre la production de nickel viable sur le territoire. Dans ce contexte, Eramet contribue à la recherche de solutions, tout en gardant le cap de sa stratégie globale. » Et cette stratégie globale, déjà annoncé par Christel Bories lors de la présentation des résultats du 2ème trimestre, on la connait et elle a donc été réaffirmée : « le Groupe confirme ainsi sa décision de ne plus octroyer de nouveaux financements à sa filiale calédonienne. » Dans le contexte nickel que l’on connait, la SLN ne peut donc compter que sur elle-même… et l’aide de l’État.