La province Sud au secours de la clinique Kuindo Magnin

Sonia Backès a visité hier l’établissement de santé de Nouville, à Nouméa, auquel la province Sud vient d’accorder une aide financière de 202 millions de francs. Une bouffée d’oxygène pour la clinique, toujours en procédure de sauvegarde.

La subvention tombe à point. Actée par arrêté le 13 octobre dernier, elle participera au maintien de l’emploi et permettra d’acquérir ou de renouveler des équipements notamment nécessaires à l’activité de traitement des cancers de Kuindo Magnin. Un soulagement pour Jean-Jacques Magnin, président de la clinique. « C’est une aide complètement inespérée, puisque nous sommes proches de la cessation de paiement, donc cette aide va nous permettre de tenir quelques mois de plus, en attendant que le gouvernement valide des tarifs, ce qui est actuellement en cours ». Le temps presse pour la clinique Kuindo-Magnin. Pour rappel, l’établissement a ouvert fin 2018 sur son site actuel de Nouville, à Nouméa, à l’issue d’un regroupement des anciennes clinique Magnin, polyclinique de l’Anse-Vata et clinique de la Baie-des-Citrons. En novembre 2022, la direction a annoncé le placement de l’établissement en procédure de sauvegarde. Une procédure prolongée de six mois en mai dernier. « Le tribunal nous a donné jusqu’au 7 mai de 2024 pour amener une solution définitive à la poursuite de l’activité, poursuit Jean-Jacques Magnin, aussi bien pour l’exploitation que pour le propriétaire du bâtiment. Nous tenons des discussions extrêmement difficiles avec tout le monde, mais évidemment notre objectif, c’est quand même de continuer à soigner les Calédoniens et de préserver les emplois, ceux de nos 500 salariés et des entreprises qui travaillent directement et indirectement pour la clinique. Cela représente plus d’un millier de personnes sur le site ».

Un sursis supplémentaire

C’est la première fois que l’émanation provinciale vole au secours de la clinique, en grande difficulté financière depuis plusieurs années. « C’est même la première fois qu’une aide économique est accordée à une structure médicale, insiste Sonia Backès. La santé est une compétence de la Nouvelle-Calédonie. Donc nous intervenons assez rarement sur le sujet, parce que globalement les problèmes économiques des structures médicales sont liés à la CAFAT et aux choix du gouvernement et du Congrès, mais là, la situation était particulièrement dramatique et inquiétante. Concrètement, il y avait un risque de fermeture avec un risque d’incapacité à soigner correctement les Calédoniens, parce que le Médipôle seul n’est pas capable d’absorber la totalité des besoins de la Nouvelle-Calédonie en matière de santé. Donc la province s’est mobilisée pour essayer de trouver une solution, qui évidemment ne règle pas le fond du problème, mais permet de tenir le temps que ces solutions pérennes soient apportées. En espérant que cela encouragera les autres à faire de même ». Lors du vote de la réforme de financement du RUAMM, le 19 octobre dernier, la majorité indépendantiste à rejeté un amendement visant à accorder une subvention à la clinique. Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge de la santé, avait indiqué en réponse à une question de Sonia Backès, que l’exécutif ne comptait pas laisser la clinique dans l’embarras.

Un modèle économique à repenser

Car une chose est sûre, ce coup de pouce de la province Sud ne suffira pas à redresser durablement la situation de la clinique. L’établissement enregistre quatre années consécutives de déficit. Un déficit qui n’incombe ni à la gestion ni à la qualité des soins, mais à son modèle économique. Comme l’explique Jean-Jacques Magnin, « le problème de fond, c’est principalement que les engagements pris par les précédents gouvernements n’ont pas été tenus et que la clinique n’a pas été soutenue. Donc, on s’est retrouvé en grande difficulté. Cela fait plusieurs années que les tarifs n’ont pas été augmentés, et surtout le modèle économique de la clinique aujourd’hui est dépassé, il faut le faire évoluer, notamment avec les médecins, pour voir quels services il faut développer ». Un travail à mener en concertation avec le Médipôle, l’hôpital du Nord et le CHS pour déterminer « qui fait quoi, comment et comment ça se finance ». Pendant plusieurs mois, la direction, les actionnaires, les représentants du personnel et le mandataire financier ont planché sur un plan de sauvegarde et un nouveau modèle. « Les pistes d’amélioration sont nombreuses, elles sont actuellement en discussion avec le gouvernement et la CAFAT pour une augmentation tarifaire et une révision de ce système », explique le président de la clinique, qui travaille en parallèle à des pistes de redressement internes : « supprimer les doublons avec le Médipole dans un sens comme dans l’autre, savoir aussi quelles sont les réglementations territoriales en matière de santé, et qu’elles soient précisées ou améliorées, parce que souvent, elles sont plus drastiques qu’en Métropole ». Autant de pistes que la clinique cherche aujourd’hui à affiner et à mettre en œuvre. Sa survie en dépend.

Beryl Ziegler

Fil d'actualité

Le dessin du jour #585

Consultez en ligne le dessin de l'édition du 20...

Le Caillou Week-End #16

Consultez en ligne le supplément Week-end de l'édition du...

La voix du Caillou #585

Consultez en ligne l'édition du 20 juin 2025 de...

La douane intercepte 67 kilos de cocaïne

Une opération internationale de grande ampleur a permis la...

Rencontre avec… Marie Moles Delgado

La directrice par intérim du service des douanes de...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Le dessin du jour #585

Consultez en ligne le dessin de l'édition du 20 juin 2025 de votre quotidien "La Voix du Caillou". Notre avenir s'écrit au quotidien…

Le Caillou Week-End #16

Consultez en ligne le supplément Week-end de l'édition du 20 juin 2025 de votre quotidien "La voix du Caillou".

La voix du Caillou #585

Consultez en ligne l'édition du 20 juin 2025 de votre quotidien "La voix du Caillou". Notre avenir s'écrit au quotidien…