Dans son communiqué saluant l’élection des deux sénateurs, le FLNKS fait à nouveau référence à Nainville-les-Roches, « une victoire des valeurs de la déclaration de Nainville-Les-Roches où la main des indépendantistes a été tendue sans concession vers les autres communautés. » D’abord ça n’est pas tout à fait exact car la main tendue ne l’était que vers « les victimes de l’histoire », notion discriminante et réductrice. Mais c’est surtout étrange que la dialectique indépendantiste s’appuie, bien davantage que sur la poignée de main, sur une rencontre qui n’a débouché sur rien et surtout pas sur un accord. Nainville-les-Roches, c’est l’histoire d’une négociation s’achevant sur un échec, et dont le début de dialogue qu’elle eut pu susciter sera brisé dramatiquement par les Évènements. Voir dans l’élection de Robert Xowie et de Georges Naturel la victoire des valeurs de Nainville-les-Roches, est une approche politique que l’on pourrait qualifier de retors. Mais cela permet dans la foulée au FLNKS de revendiquer de marquer « une nouvelle fois l’histoire politique de la Nouvelle-Calédonie. » Certes la victoire des deux candidats soutenus par les indépendantistes est historique par son résultat et par la manière dont s’est construite cette victoire, mais peut-être faudrait-il s’arrêter là pour les comparaisons historiques.