Rencontre avec… Bassa Mawem

Le grimpeur de 38 ans Bassa Mawem a remporté le Tournoi de qualification olympique (TQO) européen d’escalade de vitesse, samedi matin pour nous, à Rome. Une première place qui permet à l’entraîneur de l’équipe de Calédonie de décrocher son ticket pour
les Jeux olympiques de Paris, en 2024.

La voix du Caillou : Malgré une 19e place au classement mondial cette saison, vous venez de vous qualifier pour la prochaine olympiade. Est-ce que vous y croyiez avant d’arriver sur ce TQO ?

Bassa Mawem : Bien évidemment que j’y croyais. Autant aux championnats du monde (en Suisse, début août, NDLR), j’avais de sérieux doutes. Il y a douze avions de chasse, tout droit sortis d’un autre monde, qui sont vraiment au-dessus et qui se battent sous les 5 secondes. Il m’aurait clairement fallu beaucoup de chance (les deux premières places seulement étant qualificatives pour les JO). Mais pour le coup, au niveau européen, je reste dans les douze meilleurs. Nos records personnels varient tous entre 5’’18 et 5’’35. 

Il fallait donc être le plus solide et je pense que mon expérience des grands évènements a joué en ma faveur pour me permettre de sortir du lot.

LVDC : Cette saison, le français Pierre Rebreyend a battu le record national (5’’18) que vous déteniez depuis plusieurs années. Une réaction ? 

BM : C’est une pression, mais pas une mauvaise pression. Cela montre que je ne suis pas seul. Pendant que j’étais en train de me remettre de ma blessure (rupture totale du tendon inférieur du biceps gauche lors des JO de Tokyo, en 2021) et que j’essayais de revenir à mon niveau, les autres n’ont pas arrêté de s’entraîner et de progresser. Donc pour moi, c’est presque logique qu’il y ait du monde au-dessus de moi aujourd’hui. Quelques mois avant les derniers Jeux olympiques, j’étais numéro un mondial, maintenant je suis peut-être numéro quinze. Ma mission, c’est donc de récupérer mon statut avant la fin de ma carrière.

LVDC : Avec autant de grimpeurs plus rapides que vous sur le circuit mondial, une médaille aux prochains Jeux olympiques est-elle envisageable ?

BM : Avec ce TQO, j’ai démontré que j’étais parvenu à rattraper le niveau européen. À moi de faire ce qu’il faut cette année pour continuer à m’améliorer, revenir au niveau mondial et monter sur ce podium à Paris. Et puis j’ai l’avantage de m’assurer une place relativement tôt. Dans mon programme, j’avais prévu de décrocher mon ticket plus tard, lors des tournois qualificatifs, entre mars et juin 2024. Il fallait donc être au top de ma forme en février, alors que là j’ai gagné quelques mois d’entraînement supplémentaires qui ne seront pas négligeables.

LVDC : Avez-vous prévu de repasser sur le Caillou avant les Jeux olympiques ?

BM : Avec Colmar, où on a ouvert notre salle avec mon frère, la Calédonie fait partie de mes points de repère. Le mur de Magenta, c’est là où je me sens le mieux pour m’entraîner, au calme, loin des sollicitations. C’est pour cela que je reviens tout le mois d’octobre pour entamer la préparation. Puis je repasserai deux mois, de mi-janvier à mi-mars, avant le début de la saison internationale. 

Je suis trop fier de rapporter cette qualif’ à la Nouvelle-Calédonie, là où j’ai commencé à performer, où j’ai décroché ma place pour Tokyo. Et Philippe Boquet, le président de la ligue, fait vraiment partie des premières personnes qui ont cru en mon projet sportif et qui continue de m’accompagner encore aujourd’hui. 

LVDC : À Tokyo, vous vous étiez blessé aux portes de la finale. Quel souvenir gardez-vous de votre première expérience olympique ?

BM : C’est un très beau souvenir, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Le cadre et l’ambiance étaient dingues. Et je sais que Paris risque d’être encore un cran au-dessus. J’ai décidé de terminer ma carrière aux JO, ce sera donc ma dernière compétition, à la maison. L’objectif, c’est de terminer au meilleur de mon niveau. Alors cette saison, je profite vraiment de chaque moment, parce que je sais que tout cela sera bientôt fini, que je vais bientôt tourner une page importante de ma vie.

Propos recueillis par
Titouan Moal

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