C’est toujours très embarrassant de traiter médiatiquement du cas d’un responsable politique qui a à s’expliquer sur ses comportements dans le prétoire. Car l’opinion juge. Si elle considère que l’on en fait trop, elle nous accuse de positionnement politique. Si elle estime que l’on traite l’affaire en quelques lignes, elle reprochera une complicité pusillanime. On en vient à regretter de n’être pas sous d’autres latitudes et dans d’autres démocraties où, pour de tels avatars, l’élu aurait quitté la scène politique avant même qu’il le lui soit réclamé. Sans doute la France est-elle ainsi faite que la condamnation d’un responsable politique (sauf d’un crime) quelles que soient ses convictions et son obédience, ne pousse pas ce dernier à en tirer toutes les conséquences. « Tout est perdu fors l’honneur », hurla François 1er après la déroute de Pavie, l’honneur n’est sans doute plus une vertu cardinale pour ceux qui nous dirigent ou à qui l’avenir du pays est confié. La justice au moins passe, et de manière proportionnée, n’en déplaise aux hurleurs qui, jugeant les politiques tous pourris, voudraient les voir tous au Camp Est !
Nicolas Vignoles