Attendons en effet de constater les effets de ce qui s’est passé à Paris tout au long de la semaine dernière. On nous en a décrit quelques résultats, ainsi cet état d’esprit qui semble-t-il fut bon, ou ces avancées que l’on aurait enregistrées, ce respect manifesté entre chacun. Mais cela fait si longtemps maintenant que la patience des Calédoniens est mise à rude épreuve qu’ils se montrent, sinon dubitatifs, tout du moins circonspects. Il n’y a donc encore eu guère d’enthousiasme après tout ce qui a été dit, écrit et lu au sujet des réunions qui ont animé cette semaine parisienne. Sans doute parce que trop souvent pour la Nouvelle-Calédonie, ce qui s’est passé à Paris est resté à Paris et que, de retour à Nouméa, les uns et les autres sont retombés dans leurs vieux démons. L’espoir est là cependant, c’est même une vertu calédonienne, celui qu’impulse un État qui parait désireux d’agir et de conclure un chapitre né il y a bien longtemps dans le fracas des Évènements. Une digne mission et une noble ambition. Mais si l’enfer est pavé de bonnes in- tentions, on sait aussi que nos chemins sont souvent escarpés, semés d’écueils et truffés d’ornières. On sait aussi qu’au bout du chemin de crêtes que la Calédonie emprunte, la vue est magnifique.
Nicolas Vignoles