Jusqu’au 15 septembre, ont lieu les 5es Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, une opération relayée en Nouvelle-Calédonie.
L’illettrisme, c’est ne savoir ni lire ni écrire, bien que l’on ait été scolarisé, à la différence de l’analphabétisme. Et la situation de l’illettrisme en Nouvelle-Calédonie est particulièrement inquiétante, bien que l’on manque cruellement de statistique sur le sujet. La dernière étude en date remonte en effet à 10 ans, en 2013, elle montrait que 17% de la population calédonienne pouvant être considérés comme illettrés, soit 29 000 personnes, dont la moitié était alors en emploi. « Il est bien sûr difficile de savoir si ce taux a baissé ou non, « nous avons quelques indices, souligne Yolande Verlaguet, chargée de mission au gouvernement sur l’illettrisme, notamment lors des journées Défense et citoyenneté, qui donne quelques chiffres sur les jeunes en situation délicate avec l’écrit. »
Les JNAI
Les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme se déroulent en ce moment, autour du thème « Illettrisme, en parler pour avancer ». Jusqu’au 15 septembre, la cellule de coordination des JNAI en Nouvelle-Calédonie, a préparé un programme riche et diversifié pour informer et sensibiliser à l’illettrisme. Certaines actions sont ouvertes au public et d’autres réservées aux professionnels. « Cette manifestation, précise le gouvernement, s’inscrit dans les perspectives du gouvernement de lutter contre les inégalités, dont l’illettrisme est une facette, en se fixant le défi de promouvoir une meilleure cohésion sociale ». Des évènements, des réunions et des rendez-vous, ont donc lieu jusqu’à la semaine prochaine. « L’objectif de cette opération, insiste Yolande Verlaguet, est de faire parler et de parler du sujet qui est trop souvent tabou pour les personnes concernées comme pour leur entourage. Parler de l’illettrisme pour faire avancer les choses. L’objectif est également de mettre en évidence et de valoriser les acteurs qui agissent contre l’illettrisme. » Lutter contre l’illettrisme d’abord à l’école par la prévention, et au sein de structures dédiées au travers de programmes spécifiques.
Parler de l’illettrisme
« La parole se libère, explique Yolande Verlaguet. On a quelques structures, comme la Croix Rouge ou l’École de la réussite, qui offrent la possibilité à des jeunes, et à des moins jeunes, de témoigner de leur parcours. Il faut beaucoup de courage pour le faire, parce qu’il est difficile d’avouer que l’on est en situation d’illettrisme. » La cellule de coordination des JNAI est composée de la chargée de mission du gouvernement, de la Croix-Rouge française, du Fonds interprofessionnel d’assurance formation (FIAF), de l’Institut de formation à l’administration publique (IFAP), de l’École de la réussite et du Vice-rectorat.