L’État accorderait à la Nouvelle-Calédonie une subvention de 7 milliards de francs. Mais rien n’est encore fait et ça sera sous condition que les choses bougent.
C’est Milakulo Tukumuli, invité du journal télévisé de NC1ère dimanche dernier, qui est le premier a annoncé le déblocage de cette aide de secours de 7 milliards. Hier sur RRB, le membre du gouvernement en charge du budget Yannick Slamet, apportait quelques précisions, estimant que 3,1 milliards seraient consacrés au sauvetage de la CLR, et le reste, soit 4,2 milliards serviraient à venir en aide à tout ce qui a besoin d’aide, et la liste n’est pas exhaustive puisque cela va du RUAMM à l’Alliance Scolaire Évangélique ! Mais cela demande des explications…
Demande toujours à l’étude
Tout ne semble ne pas être aussi précis ni définitif qu’on veut bien nous le dire. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a bien fait une demande d’aide à l’État, elle est même déjà ancienne puisqu’elle portait à l’époque sur un montant de 13 milliards. Ça serait donc 7, mais la demande est pour l’heure sur la table. Contactés, les services de l’État maintiennent que si le sujet est bien à l’ordre du jour, cela fait toujours l’objet de discussions, dont la conclusion pourrait être actée à l’occasion des réunions à Paris à partir du 4 novembre. Mais pour l’heure, l’État ne s’est pas officiellement engagé ni sur un montant global ni sur le découpage tel que détaillé par le gouvernement calédonien. Il est vrai qu’il a été question d’une aide de l’État en faveur de la CLR, l’État pourrait s’engager à assurer le paiement des dettes contractées par le CHT et le CHN à l’égard de la Caisse Locale de retraite. La demande de cette aide sera d’ailleurs soumise au conseil d’administration de la CLR qui se réunit vendredi prochain. Mais si la demande sera formulée, la réponse n’a pas encore été donnée.
Et sous condition !
A tout cela s’ajoute le fait que l’État accepterait le versement de cette subvention à certaines conditions, et en particulier celle de l’adoption de la réforme du RUAMM. Et sur ce point, ça n’est pas gagné. La proposition de réforme initié par l’Éveil Océanien, après avoir suscité les réactions négatives des professionnels, a été suivie par la création d’une commission spéciale chargée d’émettre des propositions d’ici à la fin de l’année. Mais de l’avis même de son initiateur, Milakulo Tukumuli, « la commission spéciale s’est réunie dix fois. Je dois vous dire que je suis un peu inquiet parce que les choses n’avancent pas réellement. » Du côté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie on espère pourtant qu’une réforme du RUAMM, pour assurer enfin son fonctionnement, pourra être adoptée d’ici au mois de novembre. Et ce pour des raisons simples, expliquées par Yannick Slamet hier sur RRB : « il y a tout un train de mesures qui doit permettre de terminer l’année 2023, a-t-il dit, parce qu’on sait très bien que l’année 2023, si on n’a pas les 4 milliards, on n’y arrivera pas. »