Relisons le Cid : « Trop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire : à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », l’algarade du Comte et de Rodrigue à la scène 2 de l’acte II. Et c’est quand même bien envoyé ! Il y a donc en effet des victoires faciles qui s’obtiennent sans lutte obstinée ni effort surhumain, mais dont on ne retire rien, pas même le souvenir. Demain au Congrès, sauf si la terre s’ouvre sous nos pieds, Roch Wamytan sera réélu pour un énième mandat d’un an à la tête du Congrès. Il le sera puisqu’il disposera de ce qu’il appelle lui-même une « majorité océanienne », composée du FLNKS et de l’Éveil Océanien, dont le président ne dissimule plus les préférences. Ainsi, et de manière surréaliste, après le vote triplement répété des calédoniens en faveur de la France, les institutions demeurent aux mains des indépendantistes. Ce sont là les aléas d’un système au fonctionnement démocratique erratique, mais que l’on a accepté sans véritablement voir les pièges qu’il nous dressait et dans lesquels nous sommes tombés. Un nouveau statut, exigeons-nous, certes, parce qu’il y a urgence à ce qu’il soit mis fin à ces dérives, qui font, au bout du compte, que plus rien ne fonctionne, ce dont nous pâtissons tous, les partisans du Oui comme les tenants du Non.