Quelle place pour un point de vue calédonien sur l’Indopacifique ?
Sans la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française, la France ne serait plus dans le Pacifique une puissance résidente mais y serait toujours une puissance active, comme la Grande-Bretagne. C’est au point qu’à Paris certains milieux politiques et militaires considèrent que la problématique de l’autodétermination est déconnectée, en tout cas déconnectable facilement, de la mise en œuvre d’une politique Pacifique. Sans compter la majorité des Métropolitains qui estiment que l’Indopacifique, c’est loin des frontières de l’Hexagone et de l’Europe. Par application de l’Accord de Nouméa, l’Etat y partage avec la Calédonie la compétence de ses « relations internationales et régionales ». En conséquence, la Calédonie doit avoir une politique pour son insertion régionale et pour la faire valoir auprès de l’Etat. Réciproquement, l’Etat est tenu d’associer et de coordonner ses actions dans le Pacifique avec notre gouvernement, ce qu’il ne fait pas ou peu. Aujourd’hui, tous les Etats et paysde l’Océanie concluent des accords ou nouent des relations tous azimuts y compris avec la France. De même, les grandes puissances, de l’Indopacifique ou non, développent leurs coopérations économique, commerciale et militaire avec l’ensemble de l’Océanie y compris avec la Calédonie par et pour elle-même. Au XXI siècle, la Calédonie, sa jeunesse, ses chercheurs et techniciens, ses entreprises, ses organismes scientifiques, son université, peuvent bénéficier d’une politique Indopacifique de la France et de l’Europe à condition qu’elles agissent comme puissances d’équilibres contribuant encore plus qu’aujourd’hui à la sécurité environnementale, économique et humaine des populations océaniennes et à l’empêchement de la prépondérance d’une seule grande puissance, qu’elle soit chinoise ou américaine.