Oui, il leur faut bien du courage pour prendre le volant, assumer leur mission de service public, mais scruter chaque passager qui monte, surtout s’il est jeune, et se demander s’ils ne vont pas être roué de coups et des faire voler la caisse. Chauffeur de bus, mais aussi de taxis, est devenu un métier à risque. Deux agressions de chauffeurs en quelques jours, quel bilan ! Des mesures ont pourtant été prises, comme de renforcer les contrôles et les patrouilles à l’intérieur des véhicules, mais rien n’arrête les voyous. Reste la sanction ultime, par laquelle les usagers pourraient enfin réagir : c’est l’arrêt total de la desserte de certaines lignes et dans certains quartiers. Mais c’est pénaliser une population déjà en première ligne avec la délinquance, et c’est ce constat qui retient de prendre une telle mesure. Ce qui suffoque l’opinion, au-delà du délit lui-même, c’est ce recourt à la violence systématique par les mineurs délinquants. Ils volent et ils agressent, mais l’agression prime dans leur esprit sur le fait de voler. Cette jeunesse n’est pas seulement en déshérence, elle est désinhibée et prête à tout, y compris au plus inconcevable. C’est une jeunesse perdue, quelque fois définitivement, et pour laquelle on ne sait plus quoi faire.