Cela ne fait pas forcément la une des différents médias, on les classe parfois même dans la rubrique un peu fourre-tout des faits divers, pourtant depuis quelques semaines, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que ne soit signalé un départ de feu.
Les surfaces brûlées prises individuellement ne semblent pas importantes et pourtant, si l’on additionne le tout, les surfaces brûlées depuis le début de l’année sur le territoire sont très importantes. L’ŒIL, l’observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie, propose sur son site internet un Géoportail, baptisé Vulcain. Il permet un suivi des incendies sur une année. Bien évidemment, les chiffres donnés sur le site ne sont pas à prendre comme une vérité absolue, explique l’Œil, mais il permet d’avoir une idée en première approche des dégâts provoqués par les feux de brousse. Le premier chiffre qui « saute aux yeux » lorsque l’on entre dans Vulcain, est celui de l’estimation de la surface brûlée en Nouvelle-Calédonie depuis le début de l’année. Au moment où nous rédigeons cet article, le chiffre de 9 228 hectares s’inscrit en gros sur l’écran de notre ordinateur. Il ne s’agit là que d’une estimation, mais le chiffre est parlant.
Près de 10.000 hectares déjà ravagés
9228 hectares partis en fumée pour 298 incendies recensés cela fait une moyenne de 30 hectares par incendie, on comprend peut-être à la lecture de ces chiffres pourquoi les feux de brousse ne font pas la une de l’actualité. Finalement 30 hectares qu’est-ce que c’est pour un territoire de près de 2 millions d’hectares ? Autre enseignement quand on exploite les données mises en ligne sur le site Vulcain, il concerne la répartition géographique des incendies. 89% des feux détectés depuis le début de l’année 2023, l’ont été en province Nord, les 11% restant ont été détectés en province Sud, aucun feu n’a été signalé en province des Iles. Au niveau des communes, c’est Ouégoa qui est la plus touchée depuis le début de l’année avec plus de 1500 hectares brûlés. On le sait, les incendies, ont un impact considérable sur l’environnement et la biodiversité. Ainsi selon les données, mises en ligne par le Géoportail Vulcain, on apprend que 4% des feux détectés depuis le début de l’année l’ont été dans des zones abritant des espèces menacées. Le pourcentage ne parait pas énorme en première lecture, mais quand on sait qu’il ne restait plus à l’état sauvage que quelques unités de certaines espèces végétales, il y a de quoi s’inquiéter.
Lionel Sabot