Le président, nous dit-on, est venu pour rassembler. Jugeant que la période des référendums avait ouvert des clivages importants, Emmanuel Macron souhaite remettre les Calédoniens sur la voie du consensus. La séquence de demain matin au Haut-commissariat à laquelle les groupes politiques sont conviés (mais viendront-ils tous ?) verra donc peut-être les bonnes volontés être au rendez-vous. Le Chef de l’État va trouver en Nouvelle-Calédonie une population à la fois impatiente et désabusée. Impatiente que l’on règle enfin cette séquence entamée en 2018 par le premier référendum, et désabusée de voir que ces référendums n’ont pas encore été suivis d’effets. Alors rassembler donc. Mais Rassembler autour de quoi ? Si nous sommes épars aujourd’hui, c’est parce que ceux qui ont dit Non attendent toujours qu’on leur garantisse que leur vote démocratique est le seul légitime. Tandis que ceux qui ont dit Oui attendent qu’on leur assure que la route menant vers l’indépendance est dégagée. Pas simple à rassembler dès lors que ces positions antagonistes que les radicalités qui parfois se font jour, attisent et entretiennent. Rassembler autour d’un geste fort que beaucoup préconisent et que certains espèrent ? Si ce geste permet au consensus, dont on désespère de la naissance, de pointer le bout de son nez, pourquoi pas. Mais ce geste fort, si jamais il y a, lui aussi devra être consensuel.