Une visite de Président de la République, c’est pas tous les jours. Aussi quand cela survient, on en attend beaucoup. On en vient même à placer tous nos espoirs dans ce qu’il pourrait dire et faire. Les uns et les autres, avec leurs attentes respectives. Les uns rêvent qu’il décrète l’indépendance dans les deux ans qui viennent, les autres qu’il siffle la fin du processus et consacre de manière définitive la Nouvelle-Calédonie française. Mais sur une terre d’où rien ne peut sortir sans un consensus minimum, on comprend que les choses sont un peu plus compliquées que cela. Il faut donc que l’on convienne de faire fausse route si l’on attend d’Emmanuel Macron qu’il joue les Deus Ex Machina, ou qu’il règle nos affaires en deux coups de cuillère à pot. Révisons nos fantasmes à la baisse, et ça sera déjà bien s’il parvient à convaincre les uns et les autres, en qui il redira sa confiance, qu’il est temps de se parler, même des choses qui fâchent. Le chef de l’État qui vient peut-être vers la Calédonie compliquée avec des idées simples, va chercher le point d’équilibre entre les composantes qui forment la Calédonie, et dont on attend qu’elles fassent société. S’il y parvient, il ne sera pas loin d’être considéré comme celui qui sera venu opportunément dénouer une situation dramatique.