L’UC demande le retrait de la réforme constitutionnelle

L’Union Calédonienne a dressé hier, lors d’une conférence de presse, le bilan de son comité directeur du 17 février à la tribu de Médouya à Houaïlou. Le parti de Daniel Goa souhaite obtenir le retrait de la réforme constitutionnelle engagée par le gouvernement Macron.

Après avoir présenté ses condoléances aux familles endeuillées par le drame de Yaté et appelé sa population « à la responsabilité et au calme », Gilbert Tyuienon a évoqué l’épineux sujet de l’avenir institutionnel. Réaffirmant que les discussions bilatérales entre le FLNKS et l’État français se sont soldées « par un échec », le comité directeur de l’UC a demandé à ses représentants de poursuivre le travail de dialogue engagé au sein de l’initiative calédonienne afin de « donner la chance aux discussions et à la construction d’un projet calédonien ».

L’UC s’oppose à la réforme constitutionnelle

En revanche, « face à la tentative de l’État français d’ouvrir le corps électoral citoyen », l’UC « demande officiellement au gouvernement français le retrait de son projet de loi constitutionnelle », a explicité le membre du gouvernement. « Malgré les documents déposés, l’État avance sans tenir compte du peuple premier, affirme le cadre de l’UC. « C’est une forme de mépris dans cette étape cruciale ». Si l’État venait à passer en force sur le sujet du corps électoral, dont Gilbert Tyuienon a rappelé qu’il était « la mère des batailles », le projet de réforme constitutionnelle serait de nature « à venir déstabiliser les équilibres du pays », a-t-il laissé entendre, en ajoutant que l’UC « ne laissera pas faire ». Et le mouvement indépendantiste de prévenir : « Si le gouvernement central s’entête dans sa démarche, l’Union calédonienne s’organisera en conséquence pour faire échec au projet de l’État de dégeler le corps électoral et cela à tous les niveaux : sur le terrain, dans les institutions et sur le plan national et international ».

Dans ce contexte, hors de question pour l’Union calédonienne de rencontrer le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer qui entame sa 6e visite sur le Territoire. « Ce ministre qui veut nous imposer l’ouverture du corps électoral par la force n’est pas le bienvenu en Kanaky-Nouvelle-Calédonie », expose un communiqué du parti qui voit dans la visite de Gérald Darmanin « une forme de provocation supplémentaire ». Puisque l’UC s’oppose à toute rencontre avec le ministre, le parti de Daniel Goa compte sur ses « jeunes » pour faire passer le message : ce sont eux qui lui exposeront la demande de retrait de réforme constitutionnelle. L’UC appelle par ailleurs ses militants et les Calédoniens à rejoindre les mobilisations organisées par la CCAT aujourd’hui à Nouméa et vendredi à Koné pour montrer leur opposition à la réforme du gouvernement Macron. La résistance, pour ne pas dire la menace, reste donc vive au sein de l’UC, qui demande à l’État « de ne pas les pousser dans leurs retranchements ».

Béryl Ziegler

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