A un kilomètre de l’arrivée, il n’était pas en tête. Au final, pourtant, c’est bien lui qui a gagné la couse principale (12 kilomètres) de la 7e édition du Sunset Trail, samedi en fin d’après-midi à Païta.
Il a franchi la ligne d’arrivée essoufflé, les mains sur les genoux, puis a vite rejoint sa famille. Trois enfants l’attendaient. « Papa, pourquoi le monsieur il veut poser des questions? », l’interroge l’un deux. « C’est un journaliste », répond Florian Maro à la fillette, qui ne perdra pas une miette de la suite. Elle peut être fière de son père : il a été l’homme le plus rapide du jour.
Le parcours de 12 kilomètres, avec départ (16h35) et arrivée au Rivland, était tracé sur des chemins forestiers, au profil plutôt plat, avec deux bosses pour relever le tout. « Pour un trail, ce n’est pas technique mais c’est très casse-pattes : il faut trouver le juste milieu en vitesse et gérer parce qu’il fait chaud. Heureusement qu’il y avait un peu de vent », explique le vainqueur.
« Très dur »
En résumé, c’était « dur », voire « très dur », sourit le gendarme de 37 ans. « Je suis parti vite. J’ai dû temporiser dans la première montée parce que j’allais exploser… Dans la descente, je repasse 3e. Je remonte sur le 2e dans la deuxième montée. Et après, c’est inespéré, on revient sur Théo (Le Gouguec), qui était premier au 11e kilomètre. » Le « on » s’est ensuite transformé en « je », Florian Maro faisant une grosse dernière partie de course. Il l’emporte en 52 minutes et 16 secondes, avec 41 secondes d’avance sur Gabriel Espada (52’57) et quatre de plus sur Alexys Dianoux (53’01). Théo Le Gouguec (54’06) est arrivé 4e, devant Bastien Rouzoul (55’48). Le top 10 a été complété par Jonathan Bousset (56’51), Franck Santos (57’22), Nathan Pawlicki (57’51), Thomas Prono (58’15) et Antoine Level (58’24). Le podium féminin a été formé par Angélique Plaire (19e en 1h02’55), Déborah Kaboer (31e en 1h05’43) et Emmanuelle Favard (37e en 1h08’07).
Courir à Sydney
Cette victoire, la deuxième depuis son arrivée en septembre, est une demi-surprise pour lui. « Je m’entraîne pour », le résultat est donc une récompense logique. « Mais vu le départ de course » il y avait de quoi douter, surtout que « Théo était très fort ». Florian Maro, triathlète (spécialiste du vélo) quand il avait plus de temps à consacrer à l’entraînement, y a cru jusqu’au bout et il a eu raison. Le reverra-t-on gagner sur des trails prochainement? Pas sûr, « cela va dépendre de mon travail ». Pour lui, « l’objectif de l’année c’est le marathon de Sydney en septembre ». Ce sera son premier en compétition. Jusqu’à présent, « je me suis toujours blessé en fin de préparation ». En non officiel, il a toutefois déjà couru un marathon, en « 2h26, seul, pendant le Covid ».
Anthony Fillet