La cour d’assises siègera pour sa première session de l’année du 26 février au 15 mars prochain. Sept dossiers criminels seront évoqués dont la mort du jeune « Dito » à Pierre-Lenquette en 2020. Trois jeunes gens vont être rejugés en appel.
Il va falloir se replonger dans cette nuit macabre. Reprendre une à une les pièces du dossier et réinterroger accusés et témoins pour revivre ce qui s’est passé dans la soirée du 22 août 2020 et tenter d’éclaircir les raisons qui ont emmené trois jeunes – âgés de 17 et 19 ans à l’époque – à emprunter un chemin criminel, celui d’avoir tabassé à mort « Dito », un garçon d’Ouvéa de 21 ans, retrouvé inanimé sur le parking d’un bâtiment de la cité Pierre-Lenquette, le visage tuméfié et la boîte crânienne explosée.
Ce devait pourtant être un soir de fête entre des jeunes d’Ouvéa et de Lifou qui célébraient un anniversaire mais pour des futilités, une bagarre générale avait éclaté. « Dito » avait poursuivi l’un des participants avec une pierre avant de se retrouver face aux trois accusés qui l’avaient roué de coups jusqu’à lui jeter une bouteille en verre sur la tête alors qu’il était inconscient au sol. Laissée pour morte pendant six heures, la victime sera prise en charge au petit matin du 23 août, en état de mort cérébrale.
Trois ans plus tard, la cour d’assises avait examiné ce crime de coups mortels, aussi qualifié de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». L’avocat général Xavier Goux-Thiercelin avait requis des peines de sept à douze ans de réclusion criminelle à l’encontre des accusés qui étaient défendus par Mes Anne-Laure Dumons, Barbara Brunard et Jean-Victor Bonifas. La cour avait finalement condamné les auteurs à neuf et douze ans de prison avant que les avocats de la défense ne fassent appel de la décision. Ce second procès, pour lequel la partie civile sera représentée par Me Calmet, se tiendra du 4 au 6 mars.
Cinq dossiers de viols
Un autre dossier de « coups mortels » sera examiné – du 29 février au 1er mars – par la cour d’assises devant laquelle deux accusés – ils avaient 18 et 22 ans à l’époque des faits – risquent vingt ans de réclusion criminelle. L’un est actuellement sous bracelet électronique tandis que son complice est en détention provisoire après avoir vu son contrôle judiciaire révoqué. Dans la nuit 22 mai 2021 à Païta, « un homme de 35 ans, marié et père de deux enfants, faisait plusieurs rodéos et manœuvres dangereuses avec son véhicule », présente l’avocat général Philippe Faisandier, lorsqu’une dispute éclate entre le conducteur et d’autres jeunes occupés à boire de la bière plus loin. « Une bagarre a éclaté et le conducteur a été frappé au sol après avoir chuté. Grièvement blessé, il avait été transporté à l’hôpital où il succombera à ses blessures quelques heures plus tard », poursuit le magistrat qui note que « l’alcool est le dénominateur commun de toutes ces affaires criminelles. C’est fréquemment, si ce n’est pour dire systématiquement, le déclencheur et le moteur des violences ».
Outre ces deux affaires, cinq dossiers de viols et violences sexuelles seront jugés.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche